Adèle Van Reeth sur l’affaire Guillaume Meurice : « C’est fou que je doive me justifier »

Directrice de France Inter, Adèle Van Reeth a accepté de s'expliquer sur le licenciement de Guillaume Meurice. Non sans quelques tensions.

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Souvent ironique et bon enfant, le ton du talk-show Quotidien sait devenir plutôt sérieux de temps à autre. Ainsi, entre deux sketchs et une chronique insolite, c’est le défilé des artistes et des politiciens venus s’exprimer sur TMC. Yann Barthès a ainsi recueilli les confidences d’Inès Reg après Danse avec les stars. Ce jeudi, il écoutait les explications d’Adèle Van Reeth après le licenciement de Guillaume Meurice.

« Hier en France, un humoriste connu d’une grande radio de service public a été licencié pour faute grave à cause d’une blague. », a commencé le présentateur avant l’entrée de la directrice de France Inter sur le plateau.

Cette dernière a souhaité recentrer le débat pour donner sa version des faits Pendant de longues minutes, Adèle Van Reeth a déroulé ses arguments, face à un Yann Barthès sceptique, flanqué d’un Michel Aphatie circonspect… L’objectif ? Rassurer le public, après la vague de démission parmi les humoristes de France Inter

Adèle Van Reeth dénonce des attaques misogynes

Pour situer un peu, rappelons que Radio France est à France Inter, ce que France Télévision est à France 2. Si Sybile Veil est à la tête de Radio France, Adèle Van Reeth dirige France Inter. Elle a donc été aux premières loges lors de la procédure disciplinaire visant Guillaume Meurice. Lui-même ayant été mis en cause, après avoir répété une nouvelle fois sa blague, comparant Benyamin Netanyahou à un « nazi sans prépuce ». Maintenant que le chroniqueur est licencié, son ancienne directrice campe sur ses positions.

« Si j’avais pensé que cette décision portait atteinte à la liberté d’expression sur France Inter, je ne serais pas restée. »

Même si la justice n’a rien retenu contre Guillaume Meurice, Adèle Van Reeth pointe son comportement outrancier.

« Guillaume Meurice ne tombe pas sous le coup de la loi, il n’est pas licencié pour une blague mais pour son attitude à la suite de cette blague. »

On lui reproche d’avoir agi de façon inconsidérée (après une première sanction de l’Arcom). Mais aussi d’avoir manqué de loyauté vis-à-vis de sa hiérarchie chez France Inter.

« Quand il répète cette blague, il sait qu’il va s’exposer à des complications. »

Estimant cette réponse un peu floue, Yann Bathès a tenté de creuser un peu. Très vite, il s’est heurté à l’agacement d’Adèle Van Reeth.

« C’est fou que je doive me justifier en fait, c’est ça qui est dingue, s’est-elle emportée. Nous sommes en 2024, lorsqu’on est une femme qui dirige un média puissant, on est sans cesse soupçonnée de prendre des décisions en fonction, soit du pouvoir, soit des lobbies d’opinion ou soit de mon compagnon. C’est dingue ! »

Rappelons que la directrice de France Inter est en couple avec le philosophe très médiatique Raphaël Enthoven. Devant cette accusation de sexisme, l’animateur de Quotidien n’a pas perdu son sang-froid. Assurant qu’un homme aurait eu droit aux mêmes interrogations. Adèle Van Reeth a continué en insistant sur la liberté de sa station de radio.

« Nous sommes indépendants et libres. Seul un média de service public peut avoir une telle indépendance, s’est justifié plus calmement Adèle Van Reeth. Lorsque vous me demandez si j’ai reçu des pressions, c’est mortifère de laisser penser ça. France Inter est la station la plus indépendante à cet égard parce que ne nous dépendons de personne. »

Et après ?

Le départ de Guillaume Meurice a profondément impacté la physionomie de France Inter. Dès le 5 mai,Djamil le Schlag a quitté l’antenne en signe de protestation. Et ces derniers jours, Aymerick Lompret, Thomas VDB et GiedRé ont annoncé leur démission. Une situation qu’Adèle Van Reeth dit regretté. Même si elle assure que la radio peut compter sur beaucoup d’autres humoristes.

« Vous savez combien y a d’humoriste sur France Inter en une semaine ? », nuance Adèle Van Reeth.

La réponse facétieuse de Yann Barthès n’a pas tardé à se faire bah entendre.

« Bah, cinq de moins déjà… »

Néanmoins, on ne doute pas que d’autres comiques se pressent déjà pour avoir leur chance au micro de France Inter.

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