Assurance-chômage : Gabriel Attal confirme un décret dès juillet 2024, pour sa réforme

Avec la crise en Nouvelle-Calédonie, la percée du RN et la dissolution de l'Assemblée nationale, on en aurait presque oublier les projets de Gabriel Attal pour notre assurance-chômage.

© France Inter

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Le ciel bleu peut bien s’effondrer, et la terre peut bien s’écrouler, le Premier ministre n’abandonnera pas son chantier. Emmanuel Macron a d’ailleurs confirmé le 12 juin, lors de sa dernière conférence de presse, sa volonté de poursuivre la réforme de l’assurance-chômage. Aussi, même si la place de Gabriel Attal à Matignon semble plus incertaine que jamais après le 7 juillet, il ne baisse pas les bras.

Cette mesure, qui doit durcir les conditions d’indemnisation, pour faire des économies et remettre les français, il la porte depuis des mois. Avec, bien sûr, le soutien de Catherine Vautrin. La ministre du Travail. Et pourtant, ce grand projet ne fait pas l’unanimité. Les syndicats ont tenté de faire front contre la réforme de l’assurance-chômage. Avec l’appui des députés du groupe Liot. Rien à faire. Si les parlementaires ont rendu leurs places dans l’hémicycle (dissolution oblige…), Gabriel Attal, lui, est toujours en poste. Pour le moment. Et il ne compte pas ralentir son rythme. S’il doit partir, il faut terminer le travail avant de claquer la porte. Rappelons que si le RN obtient plus de 289 sièges aux législatives, Jordan Bardella pourrait lui prendre sa place. Le temps presse.

Gabriel Attal presse le pas sur l’assurance-chômage

Avec les législatives anticipées le 30 juin et le 7 juillet, les partis sont en pleine effervescence. Les commissions d’enquête parlementaires sont à l’arrêt On pourrait penser que sans une Assemblée nationale, les discussions sur l’ensemble des textes resteraient aussi en stand by. Mais Gabriel Attal l’assure : la réforme de l’assurance-chômage arrive. Bon gré, mal gré.

« On a présenté une réforme, un décret sera pris d’ici au 1er juillet pour cette réforme qui reste sur des paramètres qui sont ceux qui avaient été mis en place lors de la réforme de 2019, et qui surtout s’accompagnent d’un meilleur accompagnement des chômeurs vers le retour à l’emploi. », a insisté le Premier ministre sur France Inter, ce 13 juin au matin.

Face aux promesses des oppositions, le chef de gouvernement campe sur ces positions. Si cette mesure est très contestée, jusque dans les rangs de la macronie, elle reste d’actualité. Gabriel Attal se positionne comme celui qui annonce les nouvelles désagréables, en toute franchise.

« C’est une réforme qui consiste à dire, il faudra travailler huit mois sur les 20 derniers mois pour toucher le chômage. (…) Au moins, nous c’est clair. (…) On n’augmentera pas les impôts, il y aura une réforme de l’assurance chômage. »

Pour l’heure, le projet de réforme de l’assurance-chômage est toujours examiné par le Conseil d’État. Précisons que dans sa forme actuelle, le texte prévoit une durée d’indemnisation réduite :

  • À 15 mois maximum pour les sans-emploi ayant moins de 57 ans.

Sans surprise, Bruno Le Maire confirme la nécessité de cette réforme. Tandis que Gabriel Attal parlait sur France Inter, ce 13 juin, le ministre de l’Économie était au micro de Sud Radio. Il a d’abord laissé entendre qu’il y aurait un délai pour le débat.

 ‘Le décret sera publié quand les discussions auront eu lieu, après les élections législatives. »

Mais lorsqu’on l’a prévenu que le chef de gouvernement indiquait un décret dès le 1ᵉʳ juillet sur l’Assurance-chômage, il a vite ajusté son discours. Suivant strictement l’avis du Président et du Premier Ministre.

« Après le premier tour (du dimanche 30 juin), nous aurons l’état des forces, nous pourrons regarder comment construire une majorité claire sur un projet clair. Le décret sera publié, cela permettra de discuter avec les forces qui veulent nous rejoindre de la nature de ce décret. », a justifié Bruno Le Maire, en improvisant sur les ondes.

La colère monte

Les syndicats, eux, ne marchent pas. Pour eux, l’assurance-chômage va appauvrir des travailleurs et des sans-emploi déjà trop précaires. Particulièrement chez les plus jeunes, mais aussi chez les plus âgés. Sophie Binet (CGT) estime que voter la réforme de l’assurance-chômage dans le contexte actuel est malhonnête.

 « On ne peut pas dissoudre l’Assemblée nationale et en même temps continuer en catimini à casser les droits des salariés. », a-t-elle expliqué dans le Parisien.

De leur côté, les organisations patronales se réjouissent de la réforme qui arrive. Selon Emmanuel Macron, le durcissement de l’assurance-chômage sortira les Français de « l’inactivité ».

Sources : leparisien.fr

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