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Ignoré jusqu’à présent, un chapitre crucial de l’étude de l’Anses publiée en avril dernier met en lumière la qualité de notre eau du robinet. Alors que la présence généralisée de chlorothalonil dans l’eau potable a été largement médiatisée, la détection de 1,4-dioxane est passée inaperçue.
Pourtant, ce solvant potentiellement cancérigène a été découvert dans l’eau de neuf régions françaises, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire. La région Île-de-France est particulièrement touchée par cette contamination.
Un fléau invisible dans l’eau du robinet
Chaque gorgée d’eau du robinet menacerait insidieusement notre santé. Selon un rapport de l’Anses, celle-ci serait contaminée par des polluants potentiellement néfastes pour notre bien-être.
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Parmi ces tueurs invisibles, un solvant couramment utilisé dans l’industrie des peintures, des vernis et des colorants : le 1,4-dioxane. Selon, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) ce solvant est :
« susceptible de provoquer le cancer ».
Des preuves de sa nocivité ayant déjà été démontrées chez les animaux, prudence est de mise pour l’homme.
Alors que l’Île-de-France est particulièrement touchée, huit autres régions, parmi lesquelles Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val-de-Loire, Grand-Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Pays-de-la-Loire, subissent également les conséquences.
La région francilienne est fortement impactée, révèle Le Parisien. Apparemment, quatre usines de production d’eau potable affichent des résultats positifs pour le 1,4-dioxane, dont deux dans les Yvelines. L’une d’entre elles atteint un pic de concentration record en France, avec 4,8 µg/l (microgrammes par litre). Toutefois, l’Anses a tenu à rassurer les habitants de ces régions concernées.
« L’eau distribuée sur les communes concernées est de bonne qualité pour les paramètres analysés dans le cadre du contrôle sanitaire réglementaire et compte tenu des connaissances scientifiques actuelles », précise-t-elle.
Quoi qu’il en soit, l’agence prévoit de mener de nouvelles investigations en collaboration avec l’Agence régionale de santé.
Aucun cadre réglementaire en France
Le 1,4-dioxane est utilisé dans des secteurs variés depuis les années 60. Comme mentionné plus haut, celui-ci trouve son utilité dans la production de peinture, vernis, colorants ou encore antigels. Mais ce n’est pas tout ! L’Anses révèle également sa présence dans les détergents, les déodorants, les shampoings, les cosmétiques ainsi que les pesticides. Mais le plus surprenant est qu’on le retrouve aussi dans l’industrie pharmaceutique, le textile et même la production papetière. Finalement, ce solvant est utilisé presque partout.
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Selon les informations rapportées par Le Parisien, l’OMS a déjà fixé la quantité tolérée de ce solvant dans l’eau potable. Apparemment, elle ne doit pas dépasser 50 µg/L (microgrammes par litre).
Plusieurs pays, dont l’Allemagne, le Canada, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande, surveillent attentivement cette substance. Hélas, la France tarde encore à mettre en place une réglementation adéquate pour préserver la qualité de notre eau du robinet.
Une pollution datant de quatre décennies
L’Anses prévoit des investigations approfondies afin de déterminer les origines de ces niveaux de concentration inquiétants. Pour l’un des sites contaminés, la contamination est déjà reliée à une ancienne pollution aux solvants chlorés dans les années 1980. Malgré cela, aucune communication officielle n’a été faite auprès des populations et des communes touchées, rapporte le Parisien. Seuls des échanges oraux avec certains élus ont été faits, ajoute le quotidien.
Ces révélations s’ajoutent à la découverte, en avril, d’un pesticide interdit, le métabolite du chlorothalonil, dans l’eau du robinet. Les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique ont tenté de calmer le jeu. Ils ont affirmé que les niveaux de présence de ce pesticide, bien qu’excédant la réglementation, ne présentaient pas de risque.
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