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Il y a une grande concertation lancée pour envisager de consigner les bouteilles en plastique. L’association Amorce ne le voit pas d’un bon œil et demande qu’on s’intéresse plutôt au recyclage du pot de yaourt par exemple. En effet, ce dernier ne fait l’objet d’aucun traitement.
Une grande concertation
La secrétaire d’État Bérangère Couillard a lancé à partir de lundi 30 janvier 2023 une grande concertation. Une grande concertation lancée avec les industriels, les associations et les collectivités sur la mise en place éventuelle d’une consigne des bouteilles en plastique en France.
Le principe : les consommateurs achètent les bouteilles d’eau ou de soda un peu plus cher au supermarché. Ils les rapportent ensuite vides contre quelques centimes rendus par un automate pour faire du recyclage. Cette concertation s’est en effet fait critiquer par le délégué général de l’association Amorce qui représente les collectivités locales.
« Les Français vont payer deux fois. À la fois pour avoir un bac jaune et pour financer les automates », a dit Nicolas Garnier a dit ce lundi 30 janvier sur Franceinfo.
Selon le délégué général d’Amorce, la bouteille en plastique n’est pas l’enjeu.
« C’est probablement l’objet le mieux recyclé de France », dit-il.
Il faut selon lui se concentrer sur les :
« emballages plastiques et même tous les autres plastiques ».
Par exemple les jouets. En 2019, on a déjà évoqué l’idée d’une consigne sur les bouteilles en plastique. Une idée qui s’est fait rejeter par les sénateurs et les collectivités locales.
0,15 euro sur une bouteille en plastique
Pour les verres, la consigne est compréhensible selon Franceinfo, parce que l’on récupère les bouteilles pour faire du recyclage, on les lave, on les réutilise. Ce qui n’est pas le cas quand on parle de consigne pour les bouteilles en plastique selon Nicolas Garnier. Le problème est là d’après lui.
« Tout le monde est pour la consigne, pour le réemploi des bouteilles qu’on va laver et réutiliser », dit-il.
Cependant, Nicolas Garnier souligne qu’en réalité, ils sont en train de proposer aux consommateurs de leur prendre quelques centimes d’euros. Soit :
« jusqu’à 0,15 euro sur une bouteille d’eau ou une bouteille de soda ».
Ce que l’on doit rendre pour la ramener en magasin non pas pour la réemployer, mais pour la broyer, pour la recycler. Exactement dans les mêmes conditions que si :
« vous aviez mis votre boutique dans votre bac jaune, dans votre cuisine ».
Ou bien dans votre espace commun de votre immeuble.
« On vous transforme en collecteur de déchet, mais pour en faire exactement la même chose que si vous l’aviez mis dans le bac jaune, simplement, ça va vous coûter 0,15 euro de plus », explique Nicolas Garnier.
La bouteille en plastique, la mieux recyclée
La priorité de la gestion des déchets n’est pas du tout le recyclage de la bouteille, selon M. Garnier. En fait, selon ce dernier, la bouteille est même l’objet le mieux recyclé de France, probablement. Soit entre 60 et 70 % de recyclage sur les bouteilles en plastique.
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Sur le pot de yaourt ou sur le paquet de chips par contre, toujours selon lui, on est à presque zéro. Nicolas Garnier souligne que les grands enjeux sont justement sur tout ce qui n’est pas une bouteille. À savoir, tout le reste des emballages en plastique et même tous les autres plastiques, les jouets, les couches-culottes ne sont pas intégré dans un recyclage.
« La plupart des plastiques ne se recyclent pas, alors que la loi impose un recyclage à 100 % d’ici 2025. On en est très loin », a dit Nicolas Garnier à Franceinfo.
Mais aujourd’hui, pour les collectivités, l’enjeu c’est l’explosion des coûts de la gestion des déchets. À noter que la collecte des déchets coûte aujourd’hui à peu près 150 euros par habitant. Puis cette année, les élus vont devoir annoncer des augmentations très importantes de 10, 20 % aux populations.
Selon le délégué général d’Amorce :
« on n’arrive pas à baisser la quantité des déchets, on n’en recycle pas assez ».
Puis, toujours selon lui, on a de plus en plus de mal à trouver des solutions d’élimination des déchets résiduels.
Mettre en place une collecte sélective
Nicolas Garnier explique que les Français vont devoir payer deux fois. C’est pour avoir un bac jaune à proximité de chez eux ou dans leur maison et pour financer les automates. Ce faisant, on risque d’avoir deux dispositifs concurrents.
Ce, alors que la collecte sélective des bouteilles est en réalité plutôt bonne dans ce qu’on appelle bouteille ménagère. C’est celle que l’on achète dans un supermarché et que l’on consomme chez soi.
« Là où on est nul en France, c’est ce qu’on appelle le “hors foyers” », a affirmé Nicolas Garnier.
C’est la bouteille que l’on achète dans une boulangerie et que l’on achète dans un stade de foot. « Là, on est zéro », a dit Nicolas Garnier. Pourtant, ce dernier dit que l’on avait promis de mettre en place une collecte sélective de recyclage dans les lieux publics. Une obligation qui ne s’est pas faite.
Par ailleurs, Nicolas Garnier avoue qu’on devait mettre en place une collecte de recyclage sélectif en entreprise. La collecte sélective par service public est plutôt bonne si l’on en croit ses dires. On serait à presque 75 %, ce qui veut dire qu’on a fait les deux tiers du travail.
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Il y a cependant un problème de recyclage. En effet, il y a toute une partie de la vie des gens pour laquelle il n’y a pas de collecte sélective. Nicolas Garnier recommande de mettre cette collecte sélective en place.