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Adoptée par les uns, critiquée par les autres, la plateforme Temu ne laisse personne indifférent. Cette appli propose des articles de toutes sortes à prix cassé. Chaussures, textiles, accessoires, carnet, décorations… On y trouve de tout. Généralement, il s’agit d’objets produits en Chine. Avec ses tarifs défiants toute concurrence, le site n’a aucun mal à faire des adeptes.
Seulement voilà : si Temu a un certain succès, il y a aussi des voix qui s’élèvent pour critiquer la firme. Certains s’interrogent sur les conditions de fabrication des articles. Notamment sur le sort des ouvriers. D’autres, s’inquiètent de l’impact environnemental de cette hyperconsommation. Et depuis jeudi dernier, la Commission européenne s’en mêle. Elle soupçonne des produits à risque pour les consommateurs.
Temu : un danger pour les internautes ?
Comme il s’agit d’articles importés, les autorités s’interrogent sur la conformité de ces objets, au regard des normes de l’UE. En effet, certains produits pourraient s’avérer dangereux.
« Nous voulons nous assurer que les produits vendus (sur la plate-forme) respectent les normes de l’UE et ne mettent pas en danger les consommateurs. », a déclaré ma commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager
Pour l’heure, la Commission européenne n’a pas donné la date de fin de cette enquête. Cela dit, si elle estime que Temu a commis des infractions, elle pourrait prononcer une amende. Dont le montant irait jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel de la firme. Conformément au nouveau règlement sur les services numériques (DSA).
Pour l’heure, l’entreprise a répondu. La direction de Temu se dit ainsi prête à faire le nécessaire dans le cadre de l’enquête.
« Temu prend très au sérieux ses obligations relatives au règlement sur les services numériques et investit continuellement pour protéger les intérêts des consommateurs. Nous coopérerons pleinement avec les régulateurs. »
Les autres dérives de l’appli
En Chine, Temu existe depuis 2015, sous le nom de Pinduoduo. Son fonctionnement rappelle celui d’autres plateformes comme Wish ou AliExpress. Gadget électronique, jouets, vêtements… L’offre de ce site se décline à l’infini. Mais il n’y a pas que les produits qui ont retenu l’attention de la Commission européenne. Elle va aussi étudier le marketing de la firme, parfois très agressif.
« les risques liés à la conception addictive du service (…) susceptibles d’avoir des conséquences négatives sur le bien-être physique et mental des utilisateurs. »
En effet, pour pousser les consommateurs à acheter, Temu a recours à des mini-jeux, qui récompensent l’ajout d’articles au panier. Une mécanique bien huilée. Mais qui soulève un problème éthique. D’ailleurs, si vous avez déjà installé cette application, vous savez qu’elle peut s’avérer envahissante. Avec des notifications qui s’accumulent, tout au long de la journée, sur votre smartphone. De ce fait, plusieurs associations ont déjà porté plainte contre l’enseigne.
Le 11 octobre dernier, Temu a même pris la parole pour tenter de calmer le jeu. Dans ce communiqué, l’entreprise affirmait qu’elle avait commencé à agir pour se conformer au « règlement sur les services numériques ».