Depuis le 9 juin dernier, la France, déjà plus que divisée, a plongé dans un climat politique extrêmement brutal. Et pour cause : après l’échec de Renaissance aux élections européennes, Emmanuel Macron a opté la dissolution de l’Assemblée nationale. Stratégie du chaos ou suicide électoral, chacun prête les idées les plus folles au chef de l’État. Même au sein de son propre camp, cette décision n’a pas fait l’unanimité. Et pour cause : en catastrophe, il a fallu se lancer une campagne improvisée pour les législatives anticipées. Et le premier tour a eu lieu le 30 juin dernier. Plaçant le RN en tête avec 29 % des voix, 28 % pour le Nouveau Front Populaire et 20 % pour le parti du gouvernement.
En vue du second tour, le président de la République appelle à un large front républicain. Dans les faits, le centre, les Républicains (ceux qui ne suivent pas Éric Ciotti) et la gauche ont négocié des désistements, souvent en se pinçant le nez. Mais, le pire reste sans doute l’atmosphère vulgaire et violente qui règne dans l’hexagone. Aussi, à deux jours de la fin des législatives, un candidat du parti communiste vient de briser le silence sur les méthodes inacceptables de l’extrême-droite le concernant…
Législatives : Bruno Nottin dénonce des tentatives d’intimidation
Dans l’imaginaire collectif, la figure du politicien n’attire pas fréquemment la sympathie. Dans la pratique, elle demande tout de même un certain courage, et un caractère fort. Parce qu’en politique, presque tous les coups sont permis. Cependant, le candidat communiste, en campagne pour les législatives dans le Loiret, a jugé qu’il devait prendre la parole. Son entourage vient d’ailleurs de poster un communiqué sur X.
« Bruno Nottin ira porter plainte ce samedi 6 juillet, suite à des menaces répétées à son encontre, dans le cadre de la campagne (…) Sa voiture a été taguée (…) avec la mention : « fils de p*te ». »
Tout comme Prisca Thévenot, victime d’une agression lors d’un collage, Bruno Nottin a vécu la violence en pleine face. En effet, alors qu’il tractait sur un marché de Montargis, il a reçu des injures particulièrement graves :
« Candidat des arabes, des PD, je vais te crever. »
Il révèle également que des croix gammées ont été ajoutées sur un arrêt de bus, tout près de son domicile. Selon lui, les ennuis ont commencé dès 2022 lors des précédentes élections législatives. Rappelons que dans cette circonscription du Loiret, le RN a frôlé la victoire dès le 30 juin dernier. C’est aussi sur ce territoire que vit Divine, l’aide-soignante insultée par ses voisins, militants du Rassemblement national. Alors que Jordan Bardella et Marine Le Pen s’échinent à rassurer l’opinion, les méthodes de certains de leurs sympathisants font froid dans le dos. Et nuisent sans aucun doute au déroulement des élections dans un climat serein. De son côté, le député communiste Ian Brossat a relayé le communiqué de Bruno Nottin, en ajoutant quelques mots :
« Voiture taguée avec la mention « fils de p*te », agressions verbales, menaces de mort, candidat harcelé et suivi jusqu’à chez lui. Soutien à Bruno Nottin qui porte plainte. Ainsi va la vie quand on ose défier l’extrême-droite dans une circonscription qu’elle a gagnée en 2022. »
Voiture taguée avec la mention « fils de pute », agressions verbales, menaces de mort, candidat harcelé et suivi jusqu’à chez lui.
Soutien à @BrunoNottin qui porte plainte.
Ainsi va la vie quand on ose défier l’extrême-droite dans une circonscription qu’elle a gagnée en 2022. pic.twitter.com/S23CEhIO9k
— Ian Brossat (@IanBrossat) July 5, 2024