Un mois pile après sa sortie, Un p’tit truc en plus a déjà dépassé les 5 millions d’entrées. Un accueil exceptionnel dans une époque où le public boude les salles obscures. À titre d’exemple, le blockbuster Dune 2 a réuni moins de 2 millions de spectateurs dans les cinémas français. Une consécration pour Artus. Mais au-delà du succès commercial, le réalisateur et ses comédiens vont laisser une trace indélébile dans l’histoire du 7ᵉ art.
En effet, les membres du casting ont monté les marches du festival de Cannes le 22 mai dernier. Mais cette étape hautement symbolique a fait couler beaucoup d’encre. Au départ, aucune marque n’avait proposé de tenue aux acteurs du film Un p’tit truc en plus. Un désintérêt pointé par Artus peu avant son arrivée sur la Croisette. Un manquement bien vite résolu, grâce à la maison Kering. Mais le jour J, le réalisateur a marqué les esprits, en portant l’un de ses acteurs sur le tapis rouge. Et ce geste a déclenché une prise de conscience.
Un p’tit truc en plus : l’élément déclencheur pour un festival plus inclusif ?
Connu pour sa carrière d’humoriste et d’acteur, Artus a fait ses preuves avec brio en tant que réalisateur. La performance des acteurs, dans toute leur diversité, a ému le public. Tout en proposant une suite de gags rafraîchissants. Pourtant, au départ, le projet Un p’tit truc en plus n’a pas suscité l’enthousiasme des producteurs. Ils rechignaient à lancer un film, avec des comédiens porteurs d’un handicap. Mal leur a pris, quand on voit le triomphe de cette comédie.
Avec un tel carton, le long métrage risque de faire date. Y compris sur les fameuses marches de Cannes. Et pour cause : le 22 mai dernier, Artus n’a pas eu d’autre choix que de porter lui-même Sofian Ribes, l’acteur qui joue Soso dans Un p’tit truc en plus. Il se déplace habituellement en fauteuil roulant. Mais les prestigieux escaliers cannois ne prévoient pas d’accès pour les personnes à mobilité réduite. Cette séquence a fait réagir, jusqu’au plus haut sommet de l’État :
« Cela n’est plus acceptable de voir ce genre d’images, c’est une atteinte à la dignité de la personne que de devoir se faire porter jusqu’en haut. », a déclaré Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées dans les colonnes de Nice-Matin.
Résultat ? Le festival de Cannes va devoir se mettre en conformité d’ici mai 2025. Avec une installation adaptée à tous, pour une montée des marches qui n’exclut personne.
« L’année prochaine, les marches devront être accessibles aux personnes en situation de handicap. Ça n’est pas à elles de s’adapter à la société, c’est à la société tout entière de s’adapter à elles. », clame la ministre, plus déterminée que jamais.
