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Paris croule sous les mégots. Chaque jour, la capitale retire près d’une tonne de filtres de cigarettes de ses trottoirs. Ce chiffre paraît énorme, pourtant il suffit de lever les yeux vers le caniveau pour comprendre qu’il reflète la réalité. La mairie, lassée de voir ses rues sales et de payer la facture de nettoyage, lance donc un nouveau plan. Au centre de la stratégie : une amende bien plus lourde pour les fumeurs qui jettent leur mégot n’importe où.
Pourquoi la Ville hausse le ton ?
La loi sanctionne déjà ce geste depuis plusieurs années, mais la dissuasion ne fonctionne pas. Les agents municipaux dressent des procès-verbaux, pourtant les trottoirs restent constellés de filtres. Selon Antoine Guillou, adjoint à la propreté, seul un électrochoc financier peut changer les comportements. Le Conseil de Paris a donc voté en fin 2024 un durcissement du barème et un renforcement des contrôles dès cet été.
Une amende qui peut piquer
Le tarif de base reste à 135 euros, mais la note peut grimper. Si le contrevenant récidive, refuse de s’identifier ou jette massivement des mégots, l’amende pourra atteindre 1 000 euros. La mairie veut inscrire ce montant dans les esprits : jeter un filtre au sol n’est plus un petit écart, c’est une infraction coûteuse. Les policiers municipaux épauleront les inspecteurs de propreté pour multiplier les verbalisations.
Des solutions pour éviter la note
Sanctionner sans accompagner n’aurait aucun sens. La Ville distribuera donc des cendriers de poche lors des grands événements et autour des gares. Les corbeilles de rue reçoivent déjà de petits éteignoirs métalliques pour écraser la cigarette avant de la glisser dans la poubelle.
En plus de cette amende, des affiches ludiques rappellent aussi que le filtre contient plus de 4 000 substances toxiques. En bref : chacun dispose d’une option simple pour éviter une sanction coûteuse.
Une amende, pour un impact écologique lourd
Un filtre pollue à lui seul jusqu’à 500 litres d’eau. Multipliez ce chiffre par la tonne ramassée chaque jour et vous obtenez un désastre invisible. Le coût de nettoyage approche les dix millions d’euros par an. Ce nouveau plan veut donc protéger le porte-monnaie public autant que l’environnement.
La Ville espère que la perspective d’une lourde amende transformera enfin un mauvais réflexe quotidien en geste civique.
Vers des trottoirs plus propres ?
Le pari n’est pas gagné, mais les élus misent sur l’effet cumulé des contrôles et de la sensibilisation. Si l’amende fait peur et que la solution de repli (le cendrier de poche) devient automatique, Paris pourrait réduire rapidement la montagne de filtres abandonnés.
Les premiers résultats sont attendus dès l’automne. En attendant, il vaut mieux penser à s’organiser ou à chercher une poubelle. Car un simple mégot pourrait désormais coûter très cher.