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Shein s’est imposée comme la référence de la mode en ligne, séduisant près d’un quart des Français en 2024. Spécialiste de l’ultra fast fashion, la plateforme propose chaque jour des milliers de nouveaux articles. Alors qu’un projet de loi sur la fast fashion a franchi une étape au Sénat, l’UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme contre les pratiques de Shein, qui poussent à l’achat excessif.
Shein : un modèle de surconsommation
Sur Shein, les prix bas et les collections sans cesse renouvelées créent un sentiment d’urgence immédiat. Les consommateurs, souvent des jeunes, sont incités à commander plus que prévu.
Des « dark patterns » pour tromper
Ces dark patterns s’appuient sur nos cerveaux et nos données personnelles pour nous pousser à dépenser plus que nécessaire. Résultat : des achats impulsifs, des dépenses non désirées et la circulation de vêtements parfois dangereux.
« Ces interfaces, millimétrées par des algorithmes, exploitent à la fois nos réflexes cognitifs et nos données personnelles pour orienter, contraindre ou tromper les consommateurs. », note l’UFC-Que Choisir.
Shein : des notifications et pop-ups à répétition
Chaque fois que l’on ferme son panier ou qu’une fenêtre promotionnelle disparaît, Shein multiplie les sollicitations. Ces messages répétés visent à faire revenir l’internaute et à finaliser l’achat.
Un langage culpabilisant
Pour renforcer la pression, l’application affiche des messages tels que « Êtes-vous sûr de laisser passer cette offre ? ». De plus, le bouton pour poursuivre ses achats est toujours mis en évidence, tandis que celui pour valider reste discret.
Compteurs trompeurs et fausse urgence
Shein affiche souvent un compte à rebours ou un stock limité pour chaque produit. Selon nos observations, ces informations se réinitialisent lorsqu’on recharge la page ou qu’on clique sur l’article.
« À un niveau toujours plus élevé, l’application mobile de Shein peut envoyer jusqu’à 12 notifications par jour, souvent rédigées sur un ton alarmiste, créant une impression artificielle d’urgence à acheter. », déplore l’UFC-Que Choisir.
L’impact environnemental accru de Shein
Au-delà du gaspillage d’argent, cette stratégie alimente l’ultra fast fashion. Les collections bon marché finissent rapidement à la poubelle, générant un volume de déchets textiles colossal.
Les demandes de l’UFC-Que Choisir
En coordination avec 24 organisations de consommateurs dans 21 pays et le BEUC, l’UFC-Que Choisir a alerté la Commission européenne et la DGCCRF. Quatre points clés sont exigés :
- Cesser l’usage de dark patterns trompeurs sur le site et l’application Shein.
- Garantir la fiabilité des compteurs de stock et de temps.
- Présenter des preuves concrètes sur la véracité des informations affichées.
- Étendre la surveillance à d’autres plateformes similaires à Shein.
Une prise de conscience nécessaire ?
Si Shein n’est pas la seule marque pratiquant l’ultra fast fashion, son influence en France demeure majeure. L’appli Temu a déjà défrayé la chronique pour des pratiques semblables. Et pour limiter la surconsommation, l’UFC-Que Choisir encourage chacun à rester vigilant face à ces techniques de vente et à privilégier des achats plus durables.