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Les « sulfateuses à PV » intriguent autant qu’elles effraient. On imagine leurs chauffeurs touchant des bonus à chaque contravention. C’est faux. Ces voitures-radars forment un maillon discret mais essentiel du contrôle routier. Elles sont pilotées par des salariés de sociétés privées, soumis à des règles strictes. Découvrez comment sont payés ces conducteurs, leurs conditions d’embauche et l’ampleur d’un dispositif qui gagne du terrain. Vous saurez tout sur les vraies coulisses de ces véhicules pas tout à fait comme les autres.
Pas de prime pour un PV de plus
Contrairement aux idées reçues, rédiger une contravention ne gonfle pas la fiche de paie. Les « sulfateuses à PV » obéissent à un contrat de service : la société gère la voiture, l’État gère les amendes. Aucune commission n’est versée par procès-verbal. Ce point est inscrit noir sur blanc dans le cahier des charges fixé par les pouvoirs publics.
Conduire une sulfateuse à PV : un salaire juste au-dessus du Smic
Le revenu dépend de la région. D’après Mobiom, il varie de 22 000 € à 25 200 € brut par an. Cela revient à environ 1 850 € brut mensuels, plus une prime fixe de 250 €. Le net tourne autour de 1 638 €, soit un gain de 212 € par rapport au salaire minimum. Des indemnités repas viennent compléter le tout.
Des écarts régionaux assumés
Les salaires les plus élevés concernent les zones où la vie coûte cher. À l’inverse, les territoires moins onéreux affichent la fourchette basse. L’employeur reste libre tant qu’il respecte la loi.
Recrutement : profil et conditions de travail
OTC France, Securitas et Mobiom publient des offres en continu. Afin de devenir conducteur de l’une de ses sulfateuses à PV, il faut respecter certaines conditions :
- Permis B depuis trois ans et au moins 10 points.
- Casier judiciaire vierge.
- Capacité à parcourir 300 à 500 km par jour, de jour comme de nuit.
- Disponibilité du lundi au dimanche selon un planning tournant.
Le métier exige aussi de la vigilance : la voiture roule en permanence pendant que le radar scanne les plaques voisines.
400 voitures déjà, et la flotte des sulfateuses à PV s’agrandit
Le Figaro recense 400 « sulfateuses à PV » actives cette année. En 2019, elles ont dressé plus de 12 000 contraventions, générant 760 millions d’euros pour l’État. Le service arrive maintenant en Ardèche, dans le Cantal, les Bouches-du-Rhône et l’Ariège. D’autres départements suivront.
Pourquoi cet outil séduit l’État ?
Il réduit les coûts : une seule voiture couvre plusieurs centaines de kilomètres par jour. Le dispositif libère aussi des effectifs policiers pour d’autres missions. Résultat : le nombre de « sulfateuses à PV » devrait croître encore, malgré les critiques sur la répression routière.
Vous l’avez compris : derrière le mythe, ces chauffeurs perçoivent un salaire modeste sans bonus au PV. Restez informé et gardez le pied léger : le réseau s’étend, discret mais efficace.