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La transition énergétique, en particulier dans le secteur automobile, reste au cœur des débats en France. Entre annonces ambitieuses, reculs partiels et retours en arrière, le cap fixé pour sortir des moteurs thermiques d’ici 2035 semble à la fois confirmé et fragilisé. Pourtant, le gouvernement ne compte pas reculer sur cette échéance-clé. Comme le Ministre de l’Industrie. Décryptage d’un dossier plus incertain qu’il n’y paraît.
2035 : la fin confirmée des voitures thermiques, malgré les turbulences
Ces derniers mois, plusieurs dispositifs destinĂ©s Ă accompagner les mĂ©nages vers l’électrification ont Ă©tĂ© suspendus, repoussĂ©s, puis rĂ©introduits. Le leasing social, qui permettait aux foyers les plus modestes d’accĂ©der Ă des vĂ©hicules Ă©lectriques Ă moindre coĂ»t, a d’abord fait l’objet d’une interruption pour des raisons budgĂ©taires. Il se voit toutefois annoncĂ© pour un retour dès la rentrĂ©e 2025.
De même, le bonus écologique a connu des variations : d’abord revu à la baisse, il bénéficie aujourd’hui d’un soutien financier renforcé via un nouveau mode d’investissement. À l’inverse, l’annonce de la suspension de certaines ZFE (zones à faibles émissions) a été perçue comme un recul dans la lutte contre les véhicules polluants.
Malgré ces signaux contradictoires, le gouvernement maintient sa ligne : à partir de 2035, les véhicules neufs devront être zéro émission. C’est-à -dire qu’ils ne devront plus émettre de CO2 à l’usage. Le ministre Marc Ferracci l’a rappelé, tout en évoquant une possible phase de transition plus souple dès 2026.
Un équilibre encore difficile à trouver
Face aux critiques, Marc Ferracci a précisé :
« Il ne s’agit pas de remplacer des moteurs thermiques européens par des batteries importées. Ce serait un désastre industriel ».
Une phrase qui résume toute l’ambivalence du chantier à venir : la décarbonation ne doit pas fragiliser davantage l’industrie automobile française.
Dans ce contexte, certains pays comme l’Italie souhaitent intégrer les biocarburants à la stratégie de sortie du thermique. En complément de l’électrification des voitures. Aussi, la France, de son côté, semble encore hésiter entre plusieurs modèles de transition.
Les chiffres ne suivent pas encore
Si la volonté politique est affichée, la réalité du marché reste inquiétante. D’après Numerama, les ventes de voitures électriques ont reculé de 19 % par rapport à 2024. Pourtant, pour atteindre l’objectif fixé, il faudrait qu’en 2030, une voiture neuve sur deux soit électrique.
Mais l’écart de prix entre les véhicules thermiques et électriques reste un frein majeur. Et dans un contexte de pouvoir d’achat contraint, l’adhésion massive du public n’est pas acquise. La transition semble donc inévitable, mais ses conditions de réussite restent floues.
À lireVacances en vue ? Ce piège à 135 € d’amende et voiture bloquée peut tout gâcherÀ ce stade, le calendrier tient, mais le chemin reste semé d’embûches.