Le vote a tranché : les zones à faibles émissions (ZFE) vont être supprimées en France. Ce mercredi 28 mai, l’Assemblée nationale a voté l’abrogation du dispositif par 98 voix contre 51. Une décision qui divise. D’un côté, les écologistes dénoncent une défaite pour le climat. De l’autre, certains y voient la fin d’une mesure jugée injuste pour les classes modestes.
En effet, les ZFE devaient interdire la circulation des véhicules classés Crit’Air 3 et au-delà. Soit les voitures les plus anciennes, souvent possédées par des ménages populaires. Une exclusion jugée brutale, sans réelle alternative immédiate. De ce fait, pour compenser cette marche arrière écologique, l’État a annoncé le retour du leasing social. Ainsi que la hausse du bonus écologique pour les véhicules propres.
Mais attention : le financement de ces mesures viendra principalement du secteur privé, et non de l’État. Une manière d’alléger les budgets publics tout en poursuivant une forme de transition énergétique à moindre coût pour l’administration.
Crit’Air : faut-il encore l’apposer sur son pare-brise ?
La suppression annoncée des ZFE ne signifie pas la fin de la vignette Crit’Air. Créée en 2017, elle reste un outil réglementaire encore actif dans plusieurs cas précis.
Les vignettes Crit’Air classent les véhicules selon leur motorisation et leur niveau de pollution :
- Catégorie E : véhicules électriques ou à hydrogène
- Crit’Air 1 : hybrides rechargeables et essence récentes
- Crit’Air 2 à 3 : véhicules essence plus anciens, ou diesel récents
- Crit’Air 4 et 5 : anciens diesels, plus polluants
L’AdBlue, utilisé dans de nombreux moteurs diesel modernes, vise à limiter les émissions de particules fines. Mais cela ne les exempte pas d’un classement Crit’Air potentiellement défavorable.
Par ailleurs, les préfets conservent le droit d’activer des restrictions temporaires de circulation en cas de pics de pollution. C’est là que les vignettes jouent encore un rôle. En période de smog ou de forte chaleur, seuls certains véhicules, identifiés via leur pastille, peuvent circuler dans les zones urbaines. Ce pouvoir reste intact, même sans ZFE permanente.
À lireVacances en vue ? Ce piège à 135 € d’amende et voiture bloquée peut tout gâcherAttention aussi à l’amende : en zone réglementée (comme le Grand Paris), rouler sans vignette Crit’Air exposera toujours à une contravention de 68 €, même si les ZFE sont abrogées au niveau national.
Enfin, il convient de rappeler que l’abrogation définitive des ZFE n’est pas encore actée. Le texte doit poursuivre son parcours législatif. Et surtout, la mesure fait partie d’un cadre européen. En cas de retrait unilatéral, la France pourrait être exposée à des pénalités financières. Le dossier est donc loin d’être clos.