Chômage : la réforme a fait chuter le niveau de vie des demandeurs d’emploi, les chiffres sont accablants


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Les chiffres que l’Institut national de la statistique vient de dévoiler rappellent à quel point le filet social français se fragilise. En 2023, 15,4 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, soit près de dix millions de personnes. Parmi elles, les demandeurs d’emploi subissent de plein fouet la réforme de l’assurance chômage entrée en vigueur au tout début de l’année dernière. Alors que la durée d’indemnisation a été raccourcie d’un quart, le pouvoir d’achat des chômeurs flanche. Décryptage d’un mécanisme qui bouleverse déjà l’équilibre des revenus en France.

Une hausse de la pauvreté qui ne touche pas tout le monde de la même façon

L’Insee fixe le seuil de pauvreté à 1 288 euros mensuels pour une personne seule. Les actifs occupés restent relativement protégés : seuls 6,6 % d’entre eux franchissent cette barre. À l’autre extrémité, 36,1 % des chômeurs et 37,3 % des inactifs (catégorie qui inclut notamment les étudiants) vivent avec un budget inférieur à ce seuil. Entre 2022 et 2023, la pauvreté chez les demandeurs d’emploi a progressé de 0,8 point. Il s’agit de l’évolution la plus marquée de toutes les catégories sociales.

Ce qui a changé concrètement avec la réforme de l’assurance chômage

Depuis cette date, la durée maximale d’indemnisation est indexée sur la conjoncture et écourtée de 25 % lorsque le chômage national se situe sous les 9 %. En clair, un demandeur d’emploi de moins de 53 ans ne peut plus percevoir d’allocations pendant trente-six mois. Mais seulement vingt-sept. Cette réduction s’applique dès la première ouverture de droits, d’où l’effet immédiat observé par l’Insee.

Des concessions salariales devenues la norme

L’Unédic a constaté dès la fin 2023 que les allocataires dont les droits arrivaient plus vite à expiration acceptaient désormais des postes moins bien rémunérés. Le phénomène, qualifié d’« effet d’urgence », entraîne un niveau de vie inférieur. Et il peut durer une fois le contrat signé. Ce glissement explique en grande partie la dégradation du taux de pauvreté à la suite de la réforme de l’assurance chômage.

Réforme de l’assurance chômage : un impact sur tout le tissu économique

En poussant les demandeurs d’emploi à reprendre plus rapidement une activité, le gouvernement espérait réduire la tension sur le marché du travail. Si certains secteurs en pénurie de main-d’œuvre y voient un bénéfice, la consommation des ménages concernés baisse parallèlement. Ce qui freine la croissance locale.

Les associations de lutte contre l’exclusion signalent déjà une hausse des demandes d’aide alimentaire dans plusieurs grandes villes.

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Quel horizon pour 2026 ?

Le ministère du Travail doit dresser un premier bilan de cette réforme de l’assurance chômage à la rentrée. Des ajustements sont déjà sur la table. Comme la modulation des allocations selon l’âge ou la création d’un accompagnement renforcé pour les publics les plus vulnérables. En attendant, la montée de la pauvreté met en lumière un épineux choix de société. Comment concilier impératifs budgétaires et protection sociale ?

Sources : capital.fr

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