Salaires : après l’inflation, les mauvaises surprises de 2025 pour les Français

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Les négociations annuelles obligatoires 2025 dévoilent un paysage beaucoup moins généreux que l’an passé. Après trois années où l’inflation galopante poussait les entreprises à ouvrir grand le porte-monnaie, les budgets ralentissent nettement. D’après l’enquête Mercer réalisée de l’automne 2024 au printemps 2025, la hausse médiane des salaires se limite désormais à 2,5 %. Un virage qui surprend les salariés, habitués à de fortes revalorisations depuis la crise sanitaire.

Des augmentations générales sous le joug du ralentissement des prix

L’inflation est retombée autour de 1 % sur le premier semestre. Face à cette décrue, beaucoup d’employeurs estiment que des hausses plus généreuses ne se justifient plus. Mercer observe que « 7 % des sociétés ont carrément gelé les rémunérations », un phénomène qualifié de « marquent un recul historique » par le cabinet. Pour Sophie de Heer, consultante en rémunération :

« il n’y avait pas de gel de salaires ces dernières années »

Signe que le contexte économique pèse sur les décisions.

La moitié des salariés sous la barre des 2,5 %

Concrètement, une moitié du privé touchera moins de 2,5 % de hausse. Les revalorisations générales (réservées en priorité aux non-cadres) fondent à 0,6 % en moyenne. Le reste du budget sert à des hausses individuelles, plus sélectives, attribuées sur critères de performance.

« On revient sur un schéma d’avant-Covid », confirme Sophie de Heer, consultante chez Mercer.

Alors que les NAO 2023 et 2024 avaient privilégié des enveloppes collectives pour compenser la flambée des prix.

Tension sociale et désaccords en hausse

Ce virage budgétaire se traduit déjà dans les relations internes : 21 % des négociations se concluent par un procès-verbal de désaccord, contre 18 % l’an dernier. Mercer pointe « un climat de tension sociale plus élevé cette année ». De plus, seuls 84 % des accords étaient bouclés fin mars, neuf points de moins qu’en 2024.

« Après trois années de fortes augmentations, les salariés s’attendaient à ce que ces niveaux soient maintenus dans le temps », rappelle la spécialiste.

Des compléments pour calmer le jeu

Pour compenser la modestie des hausses de salaires, les directions sortent la boîte à outils : contribution plus généreuse aux titres-restaurant, hausse de la part employeur sur la mutuelle, aides mobilité ou rallongement de la participation.

Ainsi, 15 % des entreprises améliorent la prise en charge des repas. Et 13 % annoncent des enveloppes dédiées à l’égalité hommes-femmes. Enfin, 7 % misent sur des subventions transport ou santé.

Visibilité limitée, prudence maximale sur les salaires

Au-delà de l’inflation apaisée, c’est l’incertitude qui domine. Sophie de Heer souligne que :

« Entre l’instabilité économique et politique, il n’y a aucune visibilité. »

Les DRH préfèrent donc temporiser, quitte à froisser les attentes sur les salaires. Résultat : 2025 marque un retour à la sobriété salariale. Reste à savoir si la conjoncture continuera de donner raison à cette prudence… Ou si les revendications se feront plus pressantes dès que les prix repartiront.

Sources : bfmtv.com

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