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Un simple appel a suffi pour faire basculer la soirée d’un couple de retraités de Garches. En quelques heures, ils ont vu disparaître économies et bijoux, victimes d’une escroquerie menée avec un sang-froid déconcertant. Trois interlocuteurs différents, trois mises en scène successives : voilà comment 64 000 € se sont volatilisés sans violence apparente, mais avec une précision quasi théâtrale. Retour sur un scénario qui rappelle à quel point la vigilance demeure la meilleure défense.
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Une escroquerie montée comme un scénario en trois actes
Les fraudeurs n’ont laissé aucune place au hasard. Chaque nouvel intervenant validait l’histoire du précédent, instillant la confiance avant de réclamer la prochaine « preuve » ou le prochain objet de valeur. Cette mécanique, souvent appelée « fraude en tourniquet », repose sur la rapidité : tout doit se jouer avant que les victimes ne prennent le temps de douter.
Acte 1 : le faux conseiller bancaire
En fin d’après-midi, un homme se présente au téléphone. Il alerte le couple sur des opérations bancaires suspectes. Il se fait passer pour le conseiller financier des retraités et demande la mise en sécurité immédiate des cartes bancaires. Pour crédibiliser son discours, il annonce la venue d’un coursier mandaté par la banque.
Acte 2 : le faux coursier intervient dans l’escroquerie
Deux heures plus tard, un individu se présente à la porte. Costume sombre, sourire rassurant, bordereau fictif : le couple pense traiter avec un employé sérieux. Les cartes bleues changent de main tandis que le soi-disant conseiller, toujours en ligne, remercie les victimes pour leur « coopération ».
Acte 3 : les faux policiers
Peu avant minuit, dernière visite. Deux hommes en uniforme bleu marine expliquent qu’ils doivent « mettre les biens précieux à l’abri ». Le stratagème fonctionne : les retraités remettent montres, colliers et bagues, pour une valeur estimée à 50 000 €. Dans la nuit, 14 000 € supplémentaires sont retirés grâce aux cartes précédemment subtilisées.
Un préjudice qui grimpe à 64 000 €
Au petit matin, le bilan est lourd : bijoux familiaux disparus, économies envolées. La somme totale atteindrait celle d’un petit appartement de province. Les enquêteurs rappellent que la plupart des escroqueries téléphoniques visent les personnes âgées parce qu’elles font facilement confiance à l’autorité.
Les bons réflexes pour contrer la prochaine escroquerie
Un conseiller, un livreur ou un policier qui réclame cartes ou bijoux ? On raccroche et on compose soi-même le numéro officiel de sa banque ou du commissariat. Aucune institution bancaire ne mandate de coursier pour récupérer des moyens de paiement. À la moindre pression chronométrée, il faut se méfier : les fraudeurs jouent la carte de l’urgence pour empêcher toute vérification.
Face à la créativité des escrocs, la parade reste simple : ne jamais remettre d’objets de valeur ou de codes confidentiels, même sous prétexte de sécurité. Prévenir ses proches, parler à ses voisins et signaler toute tentative aux forces de l’ordre participent, à leur échelle, à endiguer le fléau des escroqueries modernes.