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Bonne nouvelle pour les jeunes travailleurs : accéder à l’Assurance chômage deviendra plus rapide dès la rentrée 2025. L’Assemblée nationale vient d’adopter, le 3 juillet, un projet de loi qui inscrit dans le code du travail la notion de « primo-entrant ». Concrètement, il ne faudra plus six mais cinq mois d’activité sur les vingt-quatre derniers mois pour toucher l’allocation. Une avancée saluée par les syndicats (à l’exception de la CGT) et validée par le Sénat en juin. Reste la promulgation, prévue pour septembre, pour transformer cette promesse en réalité.
Ce que change la loi pour les jeunes travailleurs
La réduction d’un mois peut sembler modeste, mais elle représente un tournant pour celles et ceux qui enchaînent CDD, intérim ou missions d’apprentissage. La ministre du Travail Astrid Panosyan Bouvet justifie la réforme en rappelant :
Avec le durcissement du monde du travail, les jeunes sont les plus exposés et il est important que l’Assurance chômage puisse jouer au mieux son rôle de filet de sécurité pour eux.
Autrement dit, le dispositif doit coller aux parcours fractionnés typiques des débuts de carrière.
Qui pourra se déclarer « primo-entrant » ?
Le texte définit le primo-entrant comme toute personne n’ayant jamais ouvert de droits à l’Assurance chômage. L’âge n’entre pas en ligne de compte… Ainsi, un quadragénaire reconverti ou une mère revenant sur le marché du travail pourront aussi profiter du nouveau seuil.
Mais la mesure vise d’abord les jeunes travailleurs de 18 à 29 ans, catégorie la plus frappée par un taux de chômage de 19 % fin 2024, contre 7,3 % pour l’ensemble de la population, selon l’Insee.
Un mois de travail gagné, mais pas de droits au rabais pour les jeunes travailleurs
La diminution de la durée d’affiliation ne modifie pas le calcul de l’allocation. Le montant dépendra toujours du salaire de référence et du nombre exact de jours travaillés. En revanche, franchir plus tôt le seuil ouvre la porte à l’accompagnement de France Travail, aux ateliers de recherche d’emploi et, surtout, à un revenu de substitution pour éviter la spirale de la précarité.
Calendrier d’application : cap sur septembre 2025
La nouvelle convention d’Assurance chômage entrée en vigueur en avril dernier comportait déjà la clause « cinq mois sur vingt-quatre », mais sans base légale. Le vote du Parlement vient combler ce vide. Dès la promulgation, les caisses pourront instruire les dossiers des jeunes travailleurs sous l’étiquette primo-entrant et appliquer le seuil allégé.
Un filet de sécurité face à la précarité des premiers emplois
Stages, contrats courts, périodes d’essai non renouvelées : la réalité professionnelle des moins de trente ans est souvent morcelée. Dans ce contexte, retarder l’indemnisation d’un mois équivalait à un trou financier difficile à combler.
En raccourcissant le délai, le législateur espère limiter le recours à l’aide familiale ou au crédit à la consommation pour payer loyers et factures.
Préparer sa demande : mode d’emploi express pour les jeunes travailleurs
Les jeunes travailleurs concernés doivent conserver fiches de paie, contrats et attestations employeur. Dès la fin du contrat, l’inscription sur francetravail.fr déclenchera l’examen des droits. Grâce au nouveau seuil, un parcours de cinq mois cumulés (même non consécutifs) suffira pour percevoir l’allocation. Anticiper la constitution du dossier permettra d’éviter les retards de paiement lorsque la loi sera effective.
En résumé, la réforme offre aux jeunes travailleurs un accès plus rapide à la protection chômage, sans sacrifier le montant de l’indemnité. Un mois de moins d’attente peut faire la différence entre précarité et rebond professionnel. Rendez-vous en septembre pour la mise en œuvre concrète.