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Passer progressivement de la vie active au repos complet séduit de plus en plus de salariés. Avec la réforme votée en juin 2025, la retraite progressive redevient possible dès 60 ans pour ceux qui totalisent 150 trimestres. À partir du 1er septembre, il sera donc envisageable de réduire son temps de travail, tout en percevant une fraction de pension. Une avancée saluée par le Sénat, mais qui soulève encore de nombreuses questions pratiques : accord employeur, calcul des droits, impact sur la future pension. Voici un tour d’horizon complet pour anticiper ce virage sans faux pas.
Qui peut demander la retraite progressive dès 60 ans ?
Le nouveau texte élargit le dispositif aux salariés du privé et aux fonctionnaires d’État. Il suffit de réunir trois conditions : avoir 60 ans révolus, totaliser 150 trimestres et continuer à travailler entre 40 % et 80 % du temps habituel. Cependant, la fonction publique territoriale et hospitalière reste en discussion, tandis que les indépendants devront patienter.
L’accord de l’employeur : une étape incontournable
Réduire son activité n’est pas un droit absolu. L’entreprise doit valider le passage à temps partiel et signer une attestation à joindre au dossier. Il est donc crucial de négocier la répartition des horaires et des missions avant de remplir la demande officielle. Un avenant clair protège des malentendus ultérieurs.
Une démarche administrative millimétrée
Le dossier se dépose auprès de la caisse de retraite avec l’attestation d’emploi à temps partiel. Toute erreur sur la durée de travail ou un trimestre manquant peut geler le versement. Il vaut mieux demander un relevé de carrière actualisé et, si besoin, faire régulariser des périodes oubliées.
Retraite progressive : quel impact sur la pension future ?
Pendant la retraite progressive, le salarié continue de cotiser et d’acquérir des droits. La pension définitive sera recalculée au départ total, en intégrant ces derniers revenus. Reste à surveiller l’effet sur les complémentaires : certains régimes appliquent des coefficients de minoration si la durée d’assurance finale est plus faible.
Anticiper la trésorerie au quotidien
Le cumul d’un salaire partiel et d’une fraction de pension stabilise le budget tout en testant la baisse de revenus. Beaucoup en profitent pour solder un crédit, renforcer une épargne de précaution ou réorganiser leurs placements (PER, assurance-vie). C’est le moment idéal pour relire ses contrats santé et prévoyance ; certains avantages employeur disparaissent à la réduction du temps de travail.
Une retraite progressive à la carte ?
Choisir 60 % d’activité, c’est aussi libérer du temps pour un projet associatif, une formation ou un hobby longtemps repoussé. Les bénéfices en termes de santé et de motivation sont réels, à condition de garder un rythme compatible avec ses nouvelles responsabilités.
Les zones grises pointées par Bruxelles
La Commission européenne a rappelé à la France que le report des congés payés durant un arrêt maladie devait être garanti, y compris pour les salariés en retraite progressive. Le texte français prévoit déjà quinze mois de report, mais pas de prolongation si une nouvelle maladie survient pendant cette période. Ce point pourrait évoluer d’ici à la fin 2025.
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