L’épargne des retraités explose : comment comprendre cette tendance ?

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Les comptes bancaires des retraités grossissent plus vite que ceux des actifs. Depuis deux ans, les seniors laissent de côté une part inédite de leurs pensions. Résultat : l’épargne des retraités tire vers le haut le taux d’épargne national, qui flirte avec 19 %. Pourquoi les plus de 60 ans préfèrent-ils épargner plutôt que dépenser ? À quels supports confient-ils leurs économies ? Et quelles conséquences sur la croissance ? Décryptage en cinq points clés.

Des pensions dopées, une consommation à la traîne

Entre 2023 et 2024, les pensions de base ont gagné 5,3 % et les complémentaires 4,9 %. Ces hausses indexées sur l’inflation ont gonflé le revenu des seniors bien plus vite que les salaires. Pourtant,

« Quasiment chaque trimestre entre fin 2022 et fin 2024, le glissement annuel médian de leur consommation est nettement inférieur à celui de leur revenu », souligne l’Insee.

L’épargne des retraités fait bondir le taux national

Selon la note de conjoncture de juin, les deux tiers de la hausse du taux d’épargne 2024 proviennent des plus de 64 ans, surtout des foyers modestes. Le taux global atteindrait 18,7 % au printemps 2025, un niveau inédit hors période Covid.

Précaution et transmission : les deux moteurs pour l’épargne des retraités

L’enquête Camme montre que 40 % des ménages déclarent mettre de l’argent de côté, contre 37 % avant la crise sanitaire. Chez les seniors, la part grimpe au-delà de 40 %. La raison première derrière l’épargne des retraités ? La prudence, le souhait de faire face aux imprévus. Vient ensuite la volonté de « aider ou transmettre à la famille » : 28 % des retraités citent cet objectif, loin devant les projets immobiliers.

Des écarts massifs entre portefeuilles

Le Livret A illustre cette fracture. L’encours moyen pointe à 7 077 €, mais près d’un livret sur trois contient moins de 150 €. À l’autre bout, 13 % des carnets, souvent détenus par des retraités aisés, dépassent 22 950 € et concentrent 43 % de l’encours total. La dispersion se retrouve sur les assurances vie et les comptes-titres.

Un frein à la reprise de la consommation ?

Le pouvoir d’achat progresse (+2,5 % en 2024), mais la dépense n’avance que de 1 %.

« Les perceptions quant à l’évolution des prix sur les douze derniers mois se normalisent lentement », rappelle l’Institut.

Tant que les ménages craignent une nouvelle flambée des coûts de la vie, ils privilégient la prudence de précaution. Et cela explique la forte épargne du côté des retraités.

Or, la consommation reste le principal moteur de la croissance française : fin 2025, elle ne serait que 3,5 points au-dessus de son niveau 2019, alors que salaires et prestations auront gagné 7 points.

Que peut faire l’État ?

Plusieurs pistes reviennent dans le débat :

  • Encourager des placements long terme utiles à l’économie réelle (fonds durables, capital-investissement simplifié).
  • Mieux informer sur les produits sécurisés et adaptés aux seniors.
  • Alléger la fiscalité des rachats d’assurance-vie après huit ans pour libérer une partie de l’épargne dormante.

À retenir sur l’épargne des retraités

L’épargne des retraités bat des records grâce à des pensions revalorisées et à la prudence des ménages face aux incertitudes géopolitiques. Cette réserve de liquidités renforce la stabilité financière des foyers mais bride, à court terme, la relance de la consommation. Trouver le bon équilibre entre sécurité et circulation de l’argent reste un défi central pour la politique économique de 2025.

Sources : lefigaro.fr

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