Retraite par capitalisation : les avantages et les limites de ce modèle, plébiscité par le patronat

Afficher les titres Masquer les titres

Alors que le débat sur les retraites s’achève, réapparaît une option longtemps jugée taboue en France : la retraite par capitalisation. Inspiré de systèmes anglo-saxons, ce modèle propose d’épargner individuellement pour compléter la pension. Face au vieillissement démographique et à la pression sur le budget public, cette idée gagne du terrain dans les discussions politiques et syndicales.

Qu’est-ce que la retraite par capitalisation ?

Contrairement à la retraite par répartition, où les cotisations des actifs financent les pensions en cours, la capitalisation repose sur des placements individuels. Vos cotisations sont investies sur les marchés (actions, obligations, fonds de pension), puis transformées en capital versé dès la cessation d’activité.

Versement unique ou rente viagère

Au moment de la liquidation, deux options s’offrent au cotisant : retirer la somme accumulée en une seule fois, ou convertir le capital en rente viagère. Cette dernière offre un revenu mensuel à vie, mais peut être sensible aux fluctuations financières.

La capitalisation : un pilier complémentaire au système actuel ?

Aucune voix ne réclame aujourd’hui la disparition pure et simple de la répartition. L’idée est d’ajouter un « troisième pilier » de capitalisation, qui viendrait alléger le déficit projeté des régimes publics. Ce mécanisme existe déjà sous forme de RAFP pour la fonction publique et de Plans d’épargne retraite (PER) individuels ou d’entreprise.

Une généralisation obligatoire

La différence majeure résiderait dans l’universalité et l’obligation de contribuer. Chaque salarié verrait un pourcentage de son salaire basculer vers un fonds dédié, transféré automatiquement, sans possibilité de dispense.

Comment financer ce dispositif ?

Le patronat se montre hostile à toute hausse des cotisations. Pour compenser, plusieurs pistes sont évoquées : suppression de jours fériés, allongement du temps de travail, voire légère hausse des taux cotisations orientés vers la capitalisation.

La proposition de l’OFCE

Vincent Touzé, de l’Observatoire français des conjonctures économiques, suggère d’augmenter d’un ou deux points la contribution salariale et patronale, afin de financer ce nouveau pilier sans peser davantage sur les entreprises.

Capitalisation : opportunités et risques pour les épargnants

La capitalisation promet des rendements supérieurs à l’inflation. Par exemple, la RAFP affiche un rendement moyen de 4,2 % par an. Cependant, chaque investisseur s’expose aux soubresauts boursiers et aux crises économiques.

Le revers de la médaille

Les scandales Enron, Maxwell ou la crise des subprimes rappellent que les fonds de pension ne sont pas à l’abri des krachs. Les plus fragiles, souvent à faible capacité d’épargne, pourraient voir leur retraite amputée en cas de chute des marchés.

Retraite par capitalisation : modèle potentiellement inégalitaire

Dans un modèle par capitalisation, les revenus de retraite dépendent du montant épargné. Les hauts salaires, capables de cotiser davantage, tireront plus de bénéfices que les petits revenus. Les syndicats redoutent une fracture croissante entre « retraites dorées » et pensions modestes.

Quelle place pour la solidarité ?

Bâtir un régime équilibré nécessitera des garde-fous. Comme des plafonds de cotisation, des mécanismes de solidarité et des filets de sécurité pour garantir un revenu minimum. Sans cela, la capitalisation risquerait de creuser les inégalités plutôt que de les réduire.

Sources : 20minutes.fr

Il était une pub est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Publiez un commentaire

Suivez-nous :