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- Le non-recours aux aides de la Caf : comment comprendre cette tendance ?
- L’ASPA : souvent ignorée
- Caf : les aides au logement, boudées par les Français ?
- La complémentaire santé solidarité (CSS)
- Caf : la prime d’activité, encore méconnue des travailleurs
- Le RSA ne profite pas à l’ensemble des publics éligibles
Alors que beaucoup hurlent à la fraude et à l’assistanat, les chiffres sont formels : beaucoup de Français ne touchent pas les allocations auxquelles ils ont droit. Et ce parce qu’ils n’en font pas la demande auprès de la Caf ou d’autres organismes. Si les impôts à la source existent depuis des années, il faudra encore patienter un bout de temps avant la solidarité à la source. D’ici là, sans réaliser de démarches administratives, certaines aides finissent oubliées, par des gens qui en auraient bien besoin.
Le non-recours aux aides de la Caf : comment comprendre cette tendance ?
Le 4 novembre dernier, le Secours catholique a publié un rapport de 171 pages. Le titre de ce document très dense ? Prestations sociales : quand la solidarité s’éloigne. Naturellement, l’association s’indigne de voir des personnes éligibles aux aides sociales y renoncer. Cela touche particulièrement les prestations de la Caf, non réclamées par au moins 30 % des personnes éligibles, selon la DREES.
Pour expliquer le non-recours, l’ODENORE et les associations qui accompagnent les plus pauvres ont identifié 4 causes :
- La stigmatisation permanente des bénéficiaires des aides de la Caf
- La peur d’une erreur ou d’un contrôle, donnant lieu à des ennuis financiers supplémentaires
- La complexité des démarches
- La digitalisation complète des administrations et la fermeture des guichets d’accueil physique
L’ASPA : souvent ignorée
L’allocation de solidarité aux personnes âgées ne dépend pas de la Caf, mais plutôt de la Carsat. Elle s’adresse aux séniors ayant des retraites très faibles. Elle assure le remplacement ou le complément des petites pensions. D’après la plateforme Klaro, 50 % des Français éligibles à l’ASPA n’en font pas la demande. Précisons que cette prestation sociale peut avoir des effets après le décès du bénéficiaire, au niveau de sa succession. Ce qui explique sans doute ce haut taux de non-recours.
Caf : les aides au logement, boudées par les Français ?
Ces dernières années, les loyers n’ont pas diminué. Loin de là. Pourtant, parmi les personnes éligibles à ces allocations (ALS, APL, ALF…), près de 47 % ne les perçoivent pas. Là encore, parce qu’ils n’ont pas envoyé de demande à la Caf. Alors même que sur internet, cette formalité ne prend que quelques instants. Et qu’elle peut déboucher sur un coup de pouce non négligeable.
La complémentaire santé solidarité (CSS)
Autrefois appelée CMU, ce dispositif intervient comme une mutuelle santé. Il permet aux plus précaires de bénéficier de remboursements complémentaires et même d’une prise en charge à 100 % sur certains soins et traitements. Il ne s’agit pas d’une aide de la Caf, mais d’une prestation à demander auprès de la CPAM ou via le site Ameli. Néanmoins, 48 % des personnes éligibles ne la demandent pas.
Caf : la prime d’activité, encore méconnue des travailleurs
Ceux qui ont la chance d’avoir un emploi se plaignent régulièrement de ceux qui n’en ont pas. Pourtant, en cette période difficile, s’ils ont un petit salaire, ils peuvent aussi obtenir un coup de pouce considérable. Notamment via la prime d’activité. Cette prestation de la Caf ne concerne que les salariés, indépendants et apprentis. Elle permet souvent de compléter avantageusement des revenus professionnels trop modestes.
Là encore, pour en profiter, il faut déclarer ses ressources et sa situation en ligne. Et refaire cette saisie tous les 3 mois. En moyenne, la prime d’activité grimpait à 187 euros par mois (en moyenne) par bénéficiaire. Seulement, beaucoup de gens ignorent que leurs rémunérations rentrent parfaitement dans les plafonds prévus par la Caf pour cette prime.
Le RSA ne profite pas à l’ensemble des publics éligibles
Parfois perçue comme une largesse accordée par la Caf, cette prestation reste toutefois non réclamée par 34 % des individus qui y ont droit. Cela représente 600 000 personnes qui renoncent à leurs droits au RSA, malgré des ressources très faibles. Il faut dire que le RSA a connu une réforme l’an dernier, avec une surveillance accrue des bénéficiaires, mais également 15 heures d’activité obligatoire par semaine.
Certains allocataires ont déjà vécu des suspensions de versements ou des contrôles. Ce qui finit par s’avérer dissuasif pour les plus précaires, qui préfèrent éviter les ennuis. Et qui abandonnent tout simplement des prestations de la Caf pour lesquelles ils remplissent toutes les conditions.