En septembre 2023, un moment décisif avait marqué la politique française. L’ancienne Première ministre avait alors eu recours au fameux article 49.3 pour imposer, sans vote parlementaire, la réforme des retraites. Une réforme vivement contestée, qui repoussait l’âge légal de départ à 64 ans. Les protestations, notamment des travailleurs exerçant des métiers pénibles, avaient été nombreuses. Pour apaiser la colère, le gouvernement avait mis en avant le dispositif des carrières longues. Mais cette tentative n’avait guère convaincu.
L’arrivée de François Bayrou à Matignon avait alors ravivé un mince espoir. Il avait promis une ultime phase de concertation avec les partenaires sociaux, laissant entrevoir un éventuel revirement. Ce jeudi 26 juin, la conclusion de ce débat a été officiellement présentée.
Âge de départ à la retraite confirmé à 64 ans
François Bayrou a pris la parole lors de la restitution des travaux du conclave sur les retraites. Et le verdict est tombé : l’âge de départ reste fixé à 64 ans. Cette décision a été prise en accord avec l’ensemble des partenaires sociaux, dans le but de préserver l’équilibre du système actuel.
À lireBénévolat : vous pourriez bientôt cumuler des trimestres pour la retraiteAutour de la table se trouvaient le Medef, la CPME, mais aussi les syndicats comme la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC. Cyril Chabanier, président de la CFTC, a reconnu auprès de Capital :
« Nous avons fait beaucoup de compromis car nous avions conscience qu’il fallait obtenir des améliorations de la loi Borne »
Parmi ces compromis, plusieurs évolutions notables :
- Calcul des pensions des mères de famille sur les 23 ou 24 meilleures années selon le nombre d’enfants (contre 25 actuellement)
- Meilleure prise en compte de la maternité dans le dispositif carrière longue
- Réintégration dans le C2P des facteurs de pénibilité comme le port de charges lourdes, les vibrations ou postures difficiles
- Diminution de l’âge d’annulation de la décote de 67 à 66,5 ans, pour bénéficier automatiquement du taux plein
En revanche, aucun changement sur le fond : les personnes nées après 1968 devront partir à 64 ans. Les mesures présentées feront l’objet d’un vote dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Le débat, lui, est loin d’être clos.