Retraite progressive à 60 ans : qui pourra vraiment en profiter dès septembre ?

La réforme des retraites continue d’alimenter de nombreuses controverses. Depuis son entrée en vigueur, elle fait l’objet de critiques récurrentes, tous bords politiques confondus. Face à la contestation, des mesures d’ajustement ont été mises en place. Comme les départs anticipés pour carrières longues. Selon le site du Service Public, ceux ayant commencé à travailler avant 16, 18, 20 ou 21 ans peuvent en bénéficier.

Une autre disposition soulève aussi de l’intérêt : la possibilité d’opter pour une retraite progressive à partir de 60 ans. Ce dispositif, qui existait déjà, a été consolidé grâce à l’Accord national interprofessionnel (ANI) signé en 2024 par les partenaires sociaux (CFDT, FO, CFTC, Medef). L’idée ? Permettre aux salariés de passer à temps partiel tout en amorçant leur départ en retraite.

Mais derrière cette ouverture se cache une réalité beaucoup moins uniforme. En pratique, tous les salariés ne pourront pas en bénéficier aussi facilement.

Retraite progressive à 60 ans : qui pourra vraiment en profiter dès septembre ?

En théorie, la retraite progressive repose sur la mise en place d’un temps partiel, préalable au départ définitif. Mais ce passage à temps partiel nécessite l’accord de l’employeur. Et c’est précisément là que le bât blesse.

Dans les grandes entreprises, cette transition est souvent plus simple. Certaines structures ont déjà mis en place des politiques de fin de carrière, facilitant le recours à ce dispositif. En revanche, dans les PME et TPE, la situation est plus complexe. La réduction du temps de travail peut désorganiser les équipes, ce qui risque d’entraîner un refus de l’employeur.

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Ce dernier devra certes justifier son refus. Mais comme l’explique Sandrine Mourey chargée de la négociation collective et de la démocratie sociale à la CGT,( :

« Ils pourront facilement invoquer le caractère indispensable du poste, ou bien une hausse d’activité nécessitant le maintien du salarié à temps plein ».

Dans les entreprises de moins de 200 ou 300 salariés, la faiblesse de la représentation syndicale joue également contre les travailleurs. Selon Mourey :

« les salariés dans ces structures n’auront pas davantage accès à la retraite progressive. Ni avant, ni après le projet de loi ».

À noter enfin qu’un revote sur la réforme des retraites se trouve prévu le 5 juin, selon le site de l’Assemblée nationale (LCP). Un point qui pourrait rebattre certaines cartes… ou confirmer les inégalités d’accès déjà pointées.

Sources : capital.fr

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