Livret A : à quoi s’attendre pour le mois d’août ?

Depuis le 1er février 2023, le taux du Livret A est fixé à 3 %. Le ministre de l’Économie semble vouloir une nouvelle fois augmenter le taux.

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L’État fixe le taux du Livret A en fonction de l’inflation et des taux interbancaires. Au début du mois de février, le taux a été relevé. Alors qu’il est actuellement à 3 %, une nouvelle augmentation pourrait avoir lieu cet été.

Qu’en est-il vraiment ? Bruno Le Maire et François Villeroy de Galhau en ont discuté. Le ministre de l’Économie avait expliqué qu’il suivrait la recommandation du gouverneur de la Banque de France concernant le taux du Livret A. Voici les détails.

Livret A : une hausse estimée entre 4 ou 4,3 %

Le Livret A est un produit d’épargne sécurisé et exonéré d’impôts. Depuis début 2022, son taux a été multiplié par 6. Le produit d’épargne que détiennent 55 millions de Français est passé de 0,5 % à 3 %.

Le taux du Livret A est à son plus haut niveau depuis 2008. Normalement, l’État le calcule 2 fois par an durant le mois de février et au mois d’août. D’autres révisions peuvent avoir lieu en mai et en novembre, en cas de circonstances exceptionnelles.

Livret A
Livret A avec une pile de pièces d’euros et une calculatrice – Crédits photos : iStock

Pour décider du niveau du taux, l’État prend en compte la hausse des prix et aussi les taux interbancaires des 6 derniers mois. Actuellement, l’inflation en France est proche de 6 %. Selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, le Livret A pourrait passer à 4 %, voire 4,3 % l’été prochain.

Le ministère de l’Économie y est favorable

Sur Franceinfo, Bruno Le Maire avait affirmé qu’il pourrait suivre la recommandation du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Techniquement, ce dernier peut proposer au ministre de l’Économie de déroger à la règle de calcul du taux du Livret A. Au mois de janvier, la Banque de France avait proposé de limiter la hausse du rendement.

En dépit du niveau de l’inflation, le taux a été haussé à 3 % au lieu de 3,3 % en février. Comme l’inflation est « très élevée », la Banque de France propose de

« continuer à augmenter la rémunération du Livret A ».

Le ministre Bruno Le Maire n’exclut pas cette possibilité.

« Ma première responsabilité, c’est de protéger l’épargne des Français, surtout dans cette période de crise, c’est extrêmement important », a-t-il déclaré.

Pourtant, la hausse constante du taux du Livret A commence à avoir des effets. Ces derniers se font ressentir chez les banques que chez la Caisse des Dépôts et le secteur du logement social. Le coût des ressources des banques est en train de flamber alors que les taux d’intérêt sur les prêts ne remontent pas.

D’ailleurs, ces taux sont souvent fixes et ne pourront pas être augmentés. Les banques veulent éviter une nouvelle hausse de la rémunération du Livret A.

Une inflation transitoire selon le PDG de CDC

Pour le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, Éric Lombard, le Livret A doit rester à 3 %. C’est ce qu’il a indiqué le 2 mai dernier en soulignant qu’il était essentiel que le logement social continue à construire.

« Dès lors que ce taux sert de base au coût du financement du logement social, et il y a 170 milliards d’euros empruntés par le logement social, moi, je forme le vœu que ce taux reste stable dans la durée », a-t-il déclaré.

Éric Lombard estime aussi que l’inflation actuelle en France est « transitoire ». Il n’est pas nécessaire selon lui de

« faire du yoyo avec le taux du Livret A ».

« Probablement, quand l’inflation va décroître, ce taux va baisser, mais ce ne sera pas pour tout de suite », a-t-il ajouté.

Livret A
Tirelire sur un bloc de bois 2023 – Crédits photos : iStock

Par ailleurs, l’Union sociale pour l’habitat réclame que le taux du Livret A n’augmente pas, mais reste à 3 %. Il espère même que la rémunération d’épargne du Livret A puisse baisser.

La hausse du rendement du Livret A a des répercussions sur le coût des nouveaux prêts souscrits par les organismes de logement social. Cela a des conséquences sur leur capacité à rénover et à construire de nouvelles habitations.

« Toute spéculation sur une quelconque future décision de la Banque de France est aujourd’hui infondée », a déclaré l’un des porte-parole de l’Union sociale pour l’habitat.

L’institution devrait faire sa recommandation au ministre de l’Économie vers la mi-juillet.

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