Pourquoi tant de Français ne demandent-ils pas les prestations sociales auxquelles ils ont droit ?

Quelle est la principale cause du non-recours aux prestations sociales ? Une étude de la Drees répond à cette question. Faisons le point.

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Précarité socio-économique, isolement des individus qui ne profitent pas des aides… Voilà ce que peut provoquer le non-recours aux prestations sociales. Dans l’Hexagone, le taux de non-recours à certaines prestations atteint les 30 %. Faisons le tour de ce phénomène.

Ce que révèle une étude de la Drees

Quatre personnes sur dix ne recourent pas aux prestations sociales du fait du manque d’information. C’est ce qu’en tout cas, révèle une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. Étude publiée le 12 avril dernier.

C’est en 2021 que la Drees a réalisé cette enquête auprès de 4 000 résidents de France métropolitaine. Cette étude présente également l’option de ces derniers vis-à-vis du non-recours et ses raisons. Elle présente également leur degré de connaissance des prestations sociales.

Prestations sociales
Monnaie euro – Crédits photos : iStock

Le non-recours des prestations sociales est élevé selon 73 % des interrogés

Parmi les individus concernés par cette enquête, plus de la moitié considèrent que le non-recours aux prestations sociales est élevé. Soit 73 % contre 80 % en 2016. Une opinion que les plus diplômés et les plus aisés ne partagent pas.

De même que les habitants des unités urbaines de 100 000 habitants ou plus. Sans oublier les personnes moins attachées à l’intervention publique en faveur des plus démunis.

Si l’on en croit l’Odenore (Observatoire des non-recours aux droits et services), il y a :

  • Le non-recours par non-connaissance
  • Le non-recours par non-proposition de la part des conseillers ou agents prestataires
  • Le non-recours par non-demande. Certains s’en désintéressent et d’autres se lassent des longues procédures…
  • Le non-recours par non-réception (démarche inachevée ou découragement)
  • Le non-recours par non-orientation (manque d’accompagnement dans l’accès aux dispositifs).

La majorité des individus interrogés (39 % en 2020) sur leur perception des raisons du non-recours disent que c’est dû au manque d’information.

23 % disent que c’est en raison de la complexité des démarches, alors que 18 % évoquent la crainte des conséquences négatives. 16 % disent que c’est en raison du désir de s’en sortir pas soi-même.

Degré de connaissance des aides

Selon l’étude de la Drees, environ quatre sur dix enquêté disent connaître avec précision qui peut prétendre aux aides les plus connues. Contre un sur dix seulement pour les prestations sociales les moins connues.

Sont plus connues, les allocations familiales, les aides au logement et le RSA. Les aides les moins connues sont l’allocation personnalisée d’autonomie, complémentaire santé solidaire payante…

Prestations sociales
Économiser de l’argent pour le coût de la maison – Crédits photos : iStock

Depuis 2016, le nombre de prestations sociales assez bien connues ne cesse de baisser. En 2020, par exemple, 31 % des interrogés en connaissent 4 au minimum, et de manière détaillée, contre 43 % en 2016.

En revanche, 28 % disent n’en connaître aucune avec précision en 2020, soit 11 points de plus qu’en 2016.

C’est chez les bénéficiaires et les populations cibles des aides que le degré de connaissance précise d’une prestation est plus marqué. Pareillement chez les 35 à 49 ans ainsi que les femmes, les cadres, les professions libérales et les diplômés du supérieur.

Les habitants des unités urbaines de 20 000 à moins de 100 000 habitants et les natifs français en ont également une connaissance plus précise.

Lutter contre le non-recours des prestations sociales

Ce phénomène de non-recours n’indiffère pas le gouvernement. En effet, l’exécutif entend prendre des mesures pour lutter contre. Cela passe par la simplification des démarches en déployant un pré-remplissage des demandes du RSA, de la prime d’activité et de l’APL.

Le gouvernement appelle ce dispositif « la solidarité à la source ». Avec ce dispositif, les personnes précaires pourraient obtenir une prestation sociale.

Ce système

« permettra de simplifier les démarches des allocataires qui devaient jusqu’à présent calculer eux-mêmes », selon le ministère des Solidarités.

Cela dit, avec ce dispositif, les prestataires n’auront qu’à simplement valider les informations.

Par ailleurs, le gouvernement va lancer des expérimentations dès cet été. Une sélection de territoires participera à ces expérimentations, en identifiant les personnes qui n’ont pas recours à ces prestations sociales.

Le but est de les inciter à en faire la demande et de les accompagner à effectuer les démarches. La mise en œuvre de ces projets interviendra dès septembre durant trois ans. Ils s’étendront progressivement aux autres zones du territoire français.

Prestations sociales
Tirelire en forme de cochon avec calculateur – Crédits photos : iStock

À Vénissieux (Rhône), des ambassadeurs de droit vont rencontrer les gens pour les aider à effectuer leurs démarches de demande de prestations sociales. Une initiative qui, espère le gouvernement, va inspirer certains territoires.

Sources : 20minutes.fr

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