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Des négociations commerciales musclées
Entre décembre 2022 et mars 2023, les principales centrales d’achats des supermarchés, ont mené un âpre combat face aux fournisseurs. L’objectif ? Réussi à trouver un terrain d’entente, entre les hausses demandées par les industriels et les prix acceptables pour la grande distribution. Or, lors de ce genre de bras de fer commercial, tous les participants ne partent pas à égalité. Ainsi, on évoque souvent les petits producteurs, qui ne peuvent qu’accepter les conditions des grandes enseignes. Mais Système U estime que les grandes marques prennent le dessus et ont des exigences excessives.
L’État souhaite mieux encadrer le secteur
Depuis quelques années, la grogne, surtout des agriculteurs et des PME, monte contre les méthodes des acteurs de la grande distribution. Ainsi, plusieurs producteurs, ayant pris la parole dans Ouest France, dénoncent des pressions inacceptables, visant à leur faire accepter des baisses tarifaires.
» Oui, une négociation, même si cela se passe dans une salle de réunion ordinaire et plus dans un box de quelques mètres carrés, c’est nerveusement épuisant, cela peut être humiliant. »
Ainsi, la loi Descrozailles devrait permettre de rétablir l’équilibre entre de nombreux petits fournisseurs, et les 3 centrales d’achats, qui alimente Système U, Carrefour, Leclerc et tant d’autres. Une façon d’empêcher les chaînes de supermarché d’étouffer les marges de leurs fournisseurs. Mais les professionnels du secteur dénoncent un autre phénomène.
Système U : les grandes marques en position de force
Selon Dominique Schelcher, qui dirige Système U, les négociations commerciales représentent une opportunité dangereuse pour les grands groupes de l’agroalimentaire. En effet, les grands noms comme Unilever, Nestlé, ou encore Tropicana peuvent facilement mener la danse comme ils le souhaitent. Résultats ? Cette année, les grandes marques ont exigé des hausses excessives.
D’ailleurs, le patron de Système U a aussi pris position pour que les négociations aient lieu de manière continue, et non plus annuelle.
« Dans une telle période inflationniste, la discussion devrait être permanente entre producteurs et commerçants. Pour prendre en compte l’évolution du prix des matières premières. »
Et juge également les grands groupes trop tournés vers leurs propres profits.
« L’an dernier, l’inflation était subie par tous les intervenants (…) cette année, elle est nourrie par des acteurs soucieux de reconstituer leurs marges. » Avec des dérapages du côté des mastodontes du secteur. « Pour certains cela va trop loin, avec, pour seule obsession, la rentabilité. «
Les grandes marques : retirées des rayons ?
Il y a quelques semaines, Système U avait déjà évoqué le fait de retirer les liqueurs Jet27 de ses rayons. Carrefour, a aussi annoncé des ruptures sur les boissons Tropicana. En effet, certains acteurs de la distribution ont commencé à contre-attaquer face aux pratiques douteuses de géants des agroalimentaires. Et ce, en arrêtant de réapprovisionner leurs rayons avec certains produits.
Ainsi, à cause d’un litige face à Pepsico, Système U devrait bien tôt cesser de vendre plusieurs références cultes parmi les consommateurs :
- Les boissons Lipton Ice tea, Pepsi, 7up et Montain Dew ou encore Rockstar
- Les chips Lays, Doritos et Fritelle
- Les gaspachos Alvalle.
Cette décision radicale risque de laisser un vide dans le caddie des clients. Mais elle, selon l’enseigne, impossible d’accepter les hausses tarifaires exigées par Pepsico, sans que cela touche les consommateurs.