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Pour vendre ses pâtes sèches à un prix un peu plus cher, Panzani fait croire que celles-ci sont fraîches. Astucieux peut-être, mais cette pratique serait répréhensible. L’UFC-Que Choisir a ainsi décidé de porter plainte. On vous dit tout.
Une différence de caractère
Il faut une lecture attentive des petites inscriptions pour voir l’astuce. Un coup d’œil sur le paquet ne permet de voir que l’inscription « Pâte fraîche ». En effet, peu d’entre nous prennent le temps de lire ces petites inscriptions qui sont reléguées au second plan.
Panzani le sait et s’en est servi pour faire croire aux clients que ses pâtes sont fraîches. Seulement, comme on peut le lire sur les petites inscriptions, elles sont en réalité sèches. Comment ce fabricant de pâtes fait-il pour entretenir la confusion ? En usant de systèmes marketing classiques.
D’abord, il y a une grande différence entre la taille des caractères. Celle de l’inscription « Une pâte sèche bonne comme une » ne fait même pas le quart de celle des « Pâtes fraîches ». Pour rendre la première partie de la phrase moins lisible que le reste, Panzani a écrit celle-ci en arc de cercle.
Puis, à l’avant du paquet, le fabricant use d’une accroche en y écrivant que ce sont des pâtes pétries et façonnées « comme une pâte fraîche ». Et cette inscription est bien plus lisible. Sur le site internet du fabricant, la dénomination du produit est « Pâtes fraîches ».
Conditionnement et prix différents chez Panzani
Pour les juristes de l’UFC-Que Choisir, il s’agit d’une tromperie.
« Panzani cherche à influencer le comportement des consommateurs afin de leur faire acheter des pâtes sèches […] à un prix plus onéreux », expliquent-ils.
Panzani est le fabricant leader du marché des pâtes sèches en France. L’organisation a également fait une comparaison sur les prix de plusieurs pâtes similaires. Pour que les clients ne remarquent pas de différence, Panzani a conditionné ses soi-disant pâtes fraîches en paquet de 400 g. Cela, alors que la plupart des pâtes sèches classiques sont conditionnées en paquet de 500 g.
En effet, on ne peut pas faire la différence dans les rayons. Sauf que, comparés à ceux de 500 g, leurs prix sont un peu plus élevés. Par exemple, sur le site de Carrefour, le paquet de 400 g, objet de ce litige, est de 1,75 euro. Celui de 500 g classiques coûte 1,69 euro.
La pratique commerciale trompeuse de Panzani
Autrement dit, pour le kilo des fausses pâtes fraîches, il faut débourser 4,38 euros. Alors pour les tagliatelles sèches d’origine, il faut payer 3,38 euros. Panzani justifie quant à lui cette différence par la qualité du produit qui, en effet, est irréprochable.
Pourquoi donc manipuler les consommateurs par une technique marketing éprouvée ? L’UFC-Que Choisir, qui est une association de défense des consommateurs, a ainsi porté plainte pour :
« Pratiques commerciales trompeuses ».
En effet, le Code de la consommation condamne :
« Les indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur et portant sur les qualités substantielles, la composition » d’un bien.
Attendons de voir ce que la justice en pense.
Différencier les pâtes de qualité
Savez-vous qu’en moyenne, un Français consomme plus de 8 kg de pâte chaque année ? Ceci peut s’expliquer par sa facilité et sa rapidité à cuisiner. Ce faisant, on peut en faire un plat succulent avec des recettes travaillées et raffinées. Pour cela, il faut des ingrédients de qualité.
La plupart des consommateurs préfèrent des produits industriels. Peut-être qu’ils se disent qu’il n’y a aucune différence entre les pâtes. Sauf que, ce n’est pas le cas. En effet, il y a une différence notable entre les pâtes italiennes et les pâtes industrielles. Pour avoir de la qualité, les marques choisissent avec soin leur blé.
En général, elles optent pour les céréales à haute teneur en protéines. Les industriels doivent la qualité de leur produit à leur réalisation. En effet, cette dernière passe par l’étape d’effilage pour donner leur forme aux spaghettis et tagliatelles… Les artisans usent d’un moule en bronze.
« Le bronze donne une pâte plus rugueuse, avec une meilleure texture et qui accroche mieux la sauce », selon Simone Zanoni, un chef Italien.
Les industriels, quant à eux, préfèrent des moules en téflon ou en plastique plus lisses. Sur les vraies pâtes italiennes, on peut voir des aspérités.
Pâtes italiennes ou industrielles
Cela étant dit, en un coup d’œil, vous pouvez repérer les pâtes de qualité grâce à leur couleur. Une fois l’effilage terminé, il faut au minimum 12 heures pour sécher les pâtes à une température modérée de 30 °C.
Les industriels réduisent ce temps de séchage en augmentant la température. Ce qui, en effet, va nuire à leur qualité nutritionnelle, leur goût et leur texture. Dues à la chaleur, elles seront uniformes au lieu d’être plus fermes.
Puis, à en croire le tiktokeur MonsieurAstuces :
« Le bêta-carotène vire à l’orange. »
@monsieurastucesLes pâtes : les pires et les meilleures 🍝♬ Happy – TimTaj
Ce qui donne des pâtes très jaunes. Les pâtes artisanales ont par contre une couleur sable ou beige caractéristique. À ne surtout pas confondre avec des gammes de pâtes « complètes » industrielles qui sont également de cette couleur.
