Achats en ligne : les frais de ports pour l’achat de livres vont augmenter

Vous choisissez vos livres par des achats en ligne, chez des mastodontes comme Amazon ou la FNAC ? Vous allez remarquer du changement.

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Pour accéder à un large choix ou pour trouver son bonheur, de nombreux consommateurs ont recours aux achats en ligne pour leurs dépenses du quotidien. Ainsi, certains commandent leurs courses alimentaires directement sur Internet. D’autres encore, ne jurent que par les soldes en ligne. Mais un autre secteur de notre économie a beaucoup changé ces dernières années : les librairies. En effet, beaucoup préfèrent commander leurs livres auprès de géants comme la Fnac ou Amazon. Or, cette habitude a des conséquences néfastes sur les boutiques des libraires. L’État a donc décidé de légiférer pour encadrer ces ventes.

Fan de lecture ?

Vous aimez lire des romans ou de longs essais ? Dans ce cas, avec les achats en ligne, vous avez sans doute déjà bénéficié de la livraison à 0,01 euro. À présent, plus question d’acheter des bouquins sans régler de frais. Pour une commande de 35 euros, vous devrez compter 3 euros de frais pour l’acheminement de la commande. Ce changement a pris effet via un arrêté, paru au journal officiel vendredi dernier. Il prévoit une nouvelle règle, applicable dès le 7 octobre 2023.

Achats en ligne : quelles évolutions ?

Quand vous commandez via un site ou une appli, vos frais de port atteindront trois euros, au minimum. Cela concerne les commandes d’ouvrages neufs. Mais cette nouvelle règle s’applique aussi si vous sélectionnez d’autres articles lors de vos achats en ligne. Par exemple, si vous décidez d’acheter un meuble en plus de vos livres. Si le montant total passe au-delà de 35 euros, le montant des frais de livraison pourra diminuer pour atteindre 0,01 euro.

Quid des livres d’occasion ?

Pour faire des économies, certains ont tendance à acheter des livres de seconde main, via Rakuten ou encore Leboncoin. Pour ce genre d’achats en ligne, rassurez-vous, la nouvelle loi ne s’applique pas. En effet, elle ne concerne que les ouvrages neufs.

Les achats en ligne font partie de nos réflexes au quotidien
Les achats en ligne font partie de nos réflexes au quotidien – Crédits Photos : iStock

Achats en ligne : pourquoi la loi évolue ?

Derrière cet arrêté, on retrouve la Ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, largement soutenue par Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie. Mais ce texte met surtout en œuvre la loi Darcos, en vigueur depuis le 30 décembre 2021. Or, elle prévoit d’interdire les frais de ports gratuits pour les achats de livres en ligne. À moyen terme, il s’agit de rétablir un peu l’équilibre entre les petits commerçants et les gros acteurs numérique du secteur.

Les syndicats restent sceptiques

D’après eux, la limite de 35 euros risque de ne pas vraiment s’avérer dissuasive pour les internautes pendant leurs achats en ligne. Selon Amélie Raud, élue au Syndicat de la librairie française, ce nouvel arrêté risque de ne pas suffire à rétablir l’égalité dans le secteur. Elle indique que ses confrères n’approuvent pas réellement cette nouvelle mesure sur les achats en ligne.

Achats en ligne : les chaînes face aux indépendants

Comme souvent, le bras de fer oppose de très grosses firmes à de petits travailleurs indépendants. Amazon, connue et redoutée dans le monde entier, a déjà fait savoir qu’elle s’opposait à cette mesure adoptée par le gouvernement. En effet, l’entreprise américaine estime que ses livraisons gratuites permettent aux clients vivants en zone rurale de trouver tous les ouvrages qu’ils veulent. Apparemment bienveillante, la firme craint que cette mesure qui encadre les achats en ligne ne décourage la lecture du grand public. Le porte-parole d’Amazon a ainsi contacté Il était une pub pour indiquer la position de la société.

« Nous nous inquiétons de l’impact qu’aura cette mesure sur la lecture et sur les lecteurs, notamment ceux vivant dans les zones rurales et les petites villes. Ces territoires sont souvent dépourvus de librairies et représentent aujourd’hui 46% des envois de livres pour Amazon. », explique le porte-parole du célèbre marchand en ligne.

Du côté des syndicats de libraires, le son de cloche n’a rien à voir. En effet, ils rappellent que la France compte plus de 3 500 librairies, présentes dans les zones rurales comme dans les centres commerciaux. Ainsi, les achats en ligne ne constituent pas le seul moyen de s’approvisionner pour ceux qui aiment lire.

« Toutes les études montrent que l’essentiel des acheteurs en ligne sont urbains. (…) Il existe 3 500 librairies en France, même dans les bourgs et les supermarché. », rétorque Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la librairie française

Cette mesure pourra-t-elle vraiment freiner l’irrésistible essor des achats de livres en ligne ? Dans un pays où les bibliothèques gratuites et publiques sont loin d’afficher complet, les frais de livraisons suffiront-ils à détourner les citoyens de la lecture ? Quid du rôle prépondérant des écrans face au bon vieux livre ? Affaire à suivre…

Sources : actu.fr

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