Grandes surfaces : la viande et le poisson sous antivols

Depuis quelques temps, dans les grandes surfaces, les consommateurs découvrent des antivols sur la viande ou le poisson frais.

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La hausse des prix a commencé il y a désormais plus d’un an. Et au fil des moins, les Français ont vu leur pouvoir d’achat baisser considérablement. En cause ? La valse folle des étiquettes, qui sévit dans les supermarchés, et affolent les consommateurs. Pour faire face à la crise, chacun doit adopter le système D. Ainsi, certains se tournent vers les enseignes discount.  D’autres, guettent la moindre promotion pour faire leurs courses sans se ruiner. Dans ce contexte tendu, les grandes surfaces ont aussi déployé de nouvelles stratégies. L’objectif ? Limiter le vol des denrées alimentaires en rayons. On fait le point tout de suite.

Les grandes surfaces : lutte contre le chapardage et stigmatisation des consommateurs

Sans surprise, ces dispositifs déployés dans les supermarchés ont un objectif clair : dissuader les clients tentés par le vol. Néanmoins, d’après l’entreprise Portiques Antivols, leader du secteur, cette démarche soulève une délicate question pour les grandes surfaces.

« Cette pratique suscite un malaise dans le milieu de la grande distribution. (…) Précarité professionnelle, baisse du pouvoir économique sont des facteurs qui expliquent l’augmentation des vols. Face à ces réalités, les supermarchés voient leur fonctionnement mis à l’épreuve de l’opinion publique. »

Ainsi, si des enseignes font le choix de la sécurité, mais elles doivent aussi faire face à un enjeu de communication plutôt épineux.

« Éviter de heurter le consommateur, lequel souhaite se voir considérer comme un client, non comme un délinquant potentiel. »

D’ailleurs, en quelques heures, les consommateurs ont déjà eu tout le temps d’exprimer leur colère en ligne. Sur Twitter, les critiques pleuvent sur les grandes surfaces.

« Quand un patron de supermarché, en 2023, en France, met des antivols sur certains produits alimentaires c’est qu’on est en train de se « tiers-mondiser ». Misérable. »

 

 

Le PDG des Mousquetaires assume ce choix

Thierry Cotillard, à la tête d’Intermarché, mais aussi de l’enseigne Netto, a décidé de pendre la parole au micro de RMC. Il a ainsi passé de longues minutes à justifier la mise en place d’antivols sur les aliments, dans les grandes surfaces.

« La nouveauté c’est qu’on antivole laviande, on antivole le poisson emballé, et ça c’est nouveau. On ne le faisait pas, il y a deux, trois ans. On constate des vols qui, lorsqu’ils sont réalisés, sont sur des valeurs importantes. Ça peut être 8, 9 euros. Donc, on n’a pas le choix, on s’équipe. On a revu aussi le planning des vigiles pour avoir des présences plus importantes ».

En effet, selon le patron, le secteur de la grande distribution connaît une recrudescence des vols à l’étalage. Un phénomène qui s’expliquerait directement les récentes hausses des prix qui ont eu lieu en rayons.

« C’est terrible. (…) Il devait y en avoir mais pas dans cette proportion. Aujourd’hui, ça s’accélère. Ça remet en perspective le sujet : comment rendre accessible, non pas le bon manger, mais le pouvoir manger, déjà. C’est une situation qui, nous, nous préoccupe. »

Néanmoins, le responsable des grandes surfaces Leclerc ne semble pas partager son analyse sur le sujet.

« Il y a toujours eu des actes d’incivilité. Mais ça ne remonte pas comme un sujet. (…) C’est marginal dans la société française. Il ne faut pas la qualifier par ça. »

Sources : lindependant.fr

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