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- Une hausse inquiétante de mortalité infantile
- La moitié des maternités en France ont fermé en 20 ans
- Ils demandent de repenser le système de soin prénatal dans les maternités
- 100 maternités en France doivent être regroupées
- La SFMP, les sociétés savantes médicales et SOS Prema réclament des Assises de la périnatalité
La SFMP ou Société Française de Médecine Périnatale. Appuyée par des chercheurs et l’association SOS Prema ont lancé une alerte au gouvernement. Le système de soin des maternités (périnatal) a vraiment besoin de réforme.
« Tous les indicateurs sont au rouge ». A déclaré la SFMP, qui a indiqué qu’ « il est impératif de repenser et de réorganiser » le système français. Leur appel est rapporté par Le Monde, dans la publication du samedi 4 mars 2023.
Une hausse inquiétante de mortalité infantile
Le taux d’enfants qui meurent avant d’atteindre l’âge d’un an en France augmente chaque année. Le constat est établi depuis 2012 et une nouvelle enquête faite début mars confirme la situation inquiétante.
L’étude publiée dans la revue scientifique The Lancet a déterminé qu’entre 2012 et 2019, le taux de mortalité infantile a augmenté de 7 % en moins d’une décennie. D’après les études faites par les scientifiques, près d’un quart des décès surviennent au cours du premier jour de vie. La moitié survient au cours de la première semaine.
Par ailleurs, les experts de la santé pointent du doigt le gouvernement. Selon eux, la faiblesse de la politique de prévention en France est l’une des causes de cette hausse. Sans oublier aussi le manque de services de protection maternelle et infantile.
Est-ce que cela a un rapport avec les nombreuses maternités qui ont fermé leurs portes durant les deux décennies ?
La moitié des maternités en France ont fermé en 20 ans
Des médecins et des usagers sont convaincus. Il y a un lien entre la réduction du nombre de maternités et la hausse de mortalité infantile.
« Quand on connaît la situation des maternités, comment ne pas faire le lien entre ces indicateurs alarmants et la dégradation des conditions de travail ? », se demandent ces derniers.
Effectivement, l’Académie de médecine a proposé la réduction de 20 % du nombre de maternités en France. Quelques jours après avoir publié leur rapport dans la presse. Les auteurs de la tribune ont fait appel aux pouvoirs publics pour arrêter l’« inertie ».
Ils demandent de repenser le système de soin prénatal dans les maternités
Ceux qui ont signé la tribune sur la hausse de mortalité infantile. Ils souhaitent que le système de soin soit repensé globalement. Ils demandent également à ce que le système dans les maternités soit revu de manière plus « réaliste et aussi cohérente ».
« Les plateaux techniques doivent être regroupés dans des maternités mieux équipées et informatisées qui accueillent plusieurs niveaux de soins et offrent des conditions de travail permettant d’accompagner les patientes et leurs enfants en toute sécurité et dans la bientraitance », ont-ils précisé.
Ce « groupement des plateaux techniques » sera suivi par des fermetures de maternités. Ils ont alors ajouté qu’il va falloir l’accompagner par « la multiplication des centres périnatals de proximité (CPP) ».
100 maternités en France doivent être regroupées
Au nom de la sécurité de la mère et de l’enfant, 100 maternités doivent être regroupées.
« Si on ne le fait pas. On court à la catastrophe », a conclu le professeur Yves Ville dans son rapport à l’Académie de médecine, le mardi 28 février.
Le rapport vise les petites maternités qui ont en charge les grossesses sans risque. Il concerne de plus celles qui mettent au monde moins de 1000 bébés par an.
« Ce qui est dangereux », d’après le professeur, c’est « on y pratique moins d’accouchement » et « ils font appel à des intérimaires ». Il précise : « Cette organisation sous forme de rustines ne permet pas d’assurer la sécurité et la qualité des soins. »
Plus privilégiées par les femmes. Les grosses maternités sont par ailleurs saturées et les conditions de travail du personnel ont dégradé. Le professeur propose ainsi de ne pas fermer les petites maternités. Mais d’y transférer les jeunes mères et les enfants après la naissance.
La fermeture de ces maternités auront aussi des conséquences sur la politique. De ce fait, les sociétés médicales réclament une réunion des Assises.
La SFMP, les sociétés savantes médicales et SOS Prema réclament des Assises de la périnatalité
La SFMP, les sociétés savantes médicales signataires et l’association d’usagers SOS Prema réclament une réunion d’Assises nationales. Effectivement, les fermetures de maternité causeront une sensibilité politique.
De ce fait. Les signataires font appel à une « prise de conscience des enjeux par la population » qui est la seule à pouvoir « éviter le désastre ».
Sources : 20 minutes, France 24, Le Progrès, Le Progrès