Kookaï : Camaïeu, Pimkie… Pourquoi ces marques françaises n’y arrivent plus ?

La marque française Kookaï traverse une succession de difficultés. L’enseigne a récemment annoncé son placement en redressement judiciaire.

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Après la faillite de l’enseigne Camaïeu, c’est au tour de la marque Kookaï d’être dans la tourmente. L’enseigne de vêtement prêt à porter a annoncé le 1ᵉʳ février dernier qu’elle a été placée en redressement judiciaire. Un coup dur pour Kookaï, mais une autre marque de vêtements française est aussi en difficulté. Le secteur de l’habillement en France est secoué. Les détails dans cet article.

Placement en redressement judiciaire

Dans un reportage réalisé par l’équipe de TF1, on remarque que les consommateurs ont délaissé les marques comme Kookaï et Pimkie. Une passante dans les rues commerçantes de Clermont-Ferrand explique qu’elle aimait ces marques quand elle était plus jeune.

Une autre passante trouve que les vêtements de ces marques sont plus adaptés aux personnes âgées. La jeune génération ne semble pas susciter de l’intérêt pour ces marques françaises.

Les consommateurs sont aujourd’hui plus souriants sur la provenance des vêtements qu’ils portent et leur empreinte écologique. Une riveraine a d’ailleurs précisé qu’elle privilégie toujours le commerce de quartier et les commerces indépendants.

Cette situation est déplorable pour les enseignes comme Kookaï. Ces dernières années, le secteur du prêt-à-porter en Europe a rencontré des difficultés économiques. La crise du Covid-19 n’a fait qu’accentuer ces difficultés.

Cela a conduit jusqu’au placement en redressement judiciaire de la marque Kookaï. Lorsque l’enseigne a annoncé cette nouvelle dans un communiqué, elle a assuré que ce n’était pas une fin en soi.

L’entreprise française y trouve une opportunité de « rebondir et d’assainir sa situation financière ». Kookaï a annoncé que ces 121 boutiques françaises restent ouvertes. La marque a aussi indiqué dans son communiqué que ses 320 salariés seront toujours en activité.

Kookaï : Une bataille avec les concurrences sur Internet

La liquidation judiciaire de Camaïeu en 2022 a beaucoup marqué le secteur de l’habillement en France. Pour rappel, près de 2 100 salariés ont dû être licenciés. Le groupe Go Sport se retrouve secoué actuellement.

L’enseigne Pimkie en revanche pourrait être cédée à un consortium. La marque fondée en 1971 est en difficulté depuis plusieurs années. Les difficultés des marques françaises ont commencé depuis l’essor de la vente en ligne.

Les enseignes comme Camaïeu et Kookaï se distinguaient des autres marques par leurs prix abordables. Aujourd’hui, les consommateurs n’ont qu’à consulter les sites Internet populaires pour trouver des vêtements à petit prix.

L’arrivée des marques en ligne était devenue une menace pour les enseignes françaises. Elles étaient donc obligées de se démarquer. Malheureusement, toutes les enseignes n’ont pas réussi à se distinguer.

« Elles n’ont pas su forcément renouveler leur image, du moins, et elles sont moins attractives qu’elles ont pu l’être à une époque », explique un jeune homme à l’équipe de TF1.

Cette concurrence devient de plus en plus rude. Les marques qui ne parviennent pas à combiner vente en ligne et boutiques sont pénalisées. Il faut avoir suffisamment investi sur les réseaux sociaux et beaucoup d’enseignes ne l’ont pas fait.

Selon une étude de l’IFM, 6 % des ventes de vêtements en 2006 ont eu lieu en ligne. En mai 2021, les ventes en ligne représentent un cinquième de la vente de vêtements.

Kookaï : Changement d’habitude chez les consommateurs

La sortie de la pandémie n’a rien changé pour l’habillement. Le secteur n’a pas eu un retour à la situation normale malgré la reprise des activités. Même en 2022, les ventes sont restées à 10 % inférieures à leur niveau de 2019.

Le remboursement des prêts garantis par l’État (PGE) réduit encore la rentabilité des commerces. Les consommateurs subissent la hausse du prix à la consommation. Les prix du carburant, du chauffage et de l’alimentation ont flambé en l’espace de quelques mois.

Les consommateurs ont dû s’adapter à cause de la baisse de leur pouvoir d’achat. Ils ont dû changer leurs habitudes de consommation et ont réduit les dépenses pour l’habillement. Ils préfèrent partir en vacances ou avoir un chariot de course complet que d’une virée en boutique.

Pour réduire leurs dépenses, les consommateurs privilégient la seconde main. D’ailleurs, la seconde main est actuellement en forte croissance. Encore une fois, l’existence des acteurs en ligne freine l’expansion des marques comme Kookaï.

Aujourd’hui, il existe plusieurs sites comme Vinted ou Leboncoin qui proposent des produits à un prix plus attractif que le neuf. Les associations des défenses de la planète influencent le choix des consommateurs. Opter pour la seconde main est pour eux un moyen de réduire leur empreinte carbone sur la planète.

Sources : tf1info.fr

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