RTE : quels sont les différents scénarios envisagés pour les coupures d’électricité ?

RTE, le gestionnaire du réseau électrique, envisage 3 scénarios pour l’hiver. Ces scénarios permettent notamment de comprendre les risques.

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En France, on est rentré, depuis le 1er décembre 2022, dans l’hiver météorologique. Inutile de rappeler les risques de surchauffe du système électrique. C’est pourquoi RTE, le gestionnaire du réseau électrique, a mis en place 3 scénarios permettant de comprendre les risques encourus. De 0 à 28 périodes de délestages sont prévues, et il réactualise les pistes mensuellement. On fait le point.

Les scénarios de la peur, c’est non

Mardi 6 décembre, le chef de l’État est revenu sur la perspective de coupures d’électricité durant l’hiver. Il a laissé entendre qu’il n’y aura pas de scénarios de la peur. Ce qui contredit ce que le réseau de transport électrique (RTE).

En effet, ce dernier prévoit ces scénarios et les actualise mensuellement. Ainsi, le gestionnaire du réseau électrique partage 3 pistes. Ces 3 pistes varient selon la remise en état des secteurs nucléaires et de la froideur de l’hiver.

Ces pistes permettent une vision claire des risques de surchauffe qui pèsent sur le réseau électrique. Ils induisent également entre 0 et 28 activations du signal Ecowatt rouge. Ce signal peut actionner les fameuses coupures d’électricité d’une durée maximum de 2 heures. Ces coupures étant « ciblées et tournantes ».

À en croire RTE, il n’envisage que peu de coupures d’électricité dans la très grande majorité des situations.

« Les situations extrêmes (qui cumuleraient tous les aléas défavorables) ne sont pas les plus probables », a déclaré RTE.

Par ailleurs, le gestionnaire du réseau électrique écarte totalement un black-out.

Premier scénario de RTE

Il s’agit du scénario « haut ». Il s’appuie sur une « remontée plus rapide » de la disponibilité de l’énergie nucléaire. Pour que cela soit possible, il faudrait que le parc nucléaire français soit capable de produire 40 GW au 1er décembre. 50 GW au début du mois de janvier.

Or le 5 décembre, 20 des 56 réacteurs nucléaires en France étaient à l’arrêt. Ce scénario, comme celui de 2019-2020, n’envisage aucun signal Ecowatt rouge en cas d’hiver chaud. Il en envisage entre 1 et 3 en cas d’hiver froid, comme ce fut le cas en 2010-2011.

Cependant, RTE annonce, dans sa note actualisée du mois de novembre, revoir à la baisse ses projections sur le parc nucléaire français. Ce qui rend improbable la tenue du scénario « haut ».

Second scénario de RTE

Il s’agit d’un scénario intermédiaire prudent qui ressemble plus aux prévisions actualisées du gestionnaire du réseau français. Il se base sur une évaluation plus prudente de la capacité de production du parc nucléaire.

Mais aussi sur une consommation électrique stable ainsi que des échanges d’électricité entre pays européens. Des échanges :

« qui continuent de fonctionner correctement, en intégrant toutefois certaines prudences ».

La RTE craint ici des risques d’hivers froids, et plus particulièrement des situations qui combinent vague de froid et absence de vent. Une baisse de la production d’électricité grâce aux éoliennes donc…

Il n’y aura pas de signal rouge Ecowatt en cas d’hiver chaud. 2 délestages pourraient être nécessaires si la météo suit la médiane des simulations. Enfin, RTE prévoit entre une et 6 coupures d’électricité en cas d’hiver très froid.

Troisième scénario de RTE

Il s’agit d’un scénario catastrophe. Celui-ci compte jusqu’à 28 coupures de courant. Cette prédiction dégradée représente une situation où les échanges européens subissent une perturbation du fait d’une pénurie de gaz.

Ce qui augmente largement le risque de surchauffe du système électrique. Et ce, bien que les conditions météorologiques, selon RTE, soient proches de la normale. À en croire le gestionnaire, ce scénario ne fait pas partie des plus probables.

Cela dit, malgré un cas d’hiver chaud, le signal rouge se déclencherait alors entre 4 et 7 fois. Entre 20 et 28 fois en cas d’hiver très froid.

Une situation tendue en janvier

Si l’on se réfère à l’actualisation de novembre de RTE, le risque est plutôt moyen jusqu’à la mi-décembre. Le risque de vague de froid est modéré et la disponibilité nucléaire est légèrement en dessous du niveau escompté.

Cela dit, c’est au mois de janvier 2023 que s’annonce le vrai risque. Il y a des incertitudes concernant les conditions météo et sur les dates de retour effectif des réacteurs à l’arrêt. Il en va de même sur l’évolution de la consommation et sur la disponibilité du gaz en Europe.

RTE note le degré de vigilance à 4/5. Et ce, avec un faible niveau de confiance sur les prévisions. Le gestionnaire publiera, à la mi-décembre, une nouvelle actualisation de l’évolution du risque.

Sources : ouest-france.fr

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