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En France, on peut passer le permis de conduire dès l’âge de 18 ans. Résultat ? Pour de nombreux adolescents, il s’agit d’un rite de passage crucial, vers l’âge adulte. Ils doivent alors apprendre le Code de la route et suivre des leçons de conduite, avant d’obtenir le précieux sésame. Or, après ça, il existe peu de contrôles pour vérifier les aptitudes des automobilistes au fil des années. Résultat ? Certaines personnes prennent le volant, même si elles n’en ont plus les capacités.
Solliciter un avis médical en amont
Si vous avez des problèmes de vue ou si vous prenez un traitement assez fort, cela peut affecter votre conduite. En ayant moins de visibilité ou moins de réflexes, vous risquez d’avoir plus d’accidents. En cas de doute à cause de votre état de santé, commencez par consulter votre médecin.
« Toutefois, le Code de la route impose à chaque conducteur de s’assurer de son aptitude à la conduite. (…) Il ne faut donc pas hésiter à en parler à son médecin pour bénéficier de conseils et d’une prise en charge adaptée. Et ce, dans le strict respect du secret médical. », rappelle l’association Prévention routière.
Agir pour signaler les conduites dangereuses
Ce lundi, la Sécurité routière a lancé une nouvelle campagne. L’objectif ? Expliquer aux Français qu’ils peuvent maintenant faire des signalements à la préfecture, concernant les personnes n’étant plus aptes à prendre le volant. Une décision délicate, car dans certains cas, la conduite garantit une certaine autonomie. En particulier lorsqu’on vit dans une zone non desservie par les transports en commun.
La procédure pour alerter la préfecture
Pour lancer la procédure, il faut écrire au préfet du département où la personne ayant une conduite dangereuse habite. Vous pouvez le faire par courriel ou par voie postale. Pensez à mentionner les raisons qui vous poussent à faire ce signalement, ainsi que les coordonnées de l’automobiliste concerné (nom, prénom, adresse).
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Après avoir reçu la demande, la préfecture pourra décider de convoquer la personne pour un contrôle médical obligatoire. Dès lors, un médecin lui fera passer plusieurs tests, pour faire le point sur :
- Son acuité visuelle
- Ses capacités cognitives
Suite à ce contrôle, il prendra sa décision concernant l’aptitude à la conduite. Il peut aussi prononcer un avis d’inaptitude partielle ou totale. Ce bilan complet coûte 36 euros, non remboursables par la Sécurité sociale.
Peut-on reprendre la conduite ?
Tout dépend de l’avis délivré par le praticien :
- S’il penche en faveur de l’aptitude, il peut recommander des restrictions, ou rendre l’avis temporaire, pour imposer un suivi par la suite.
- L’avis d’inaptitude à la conduite ne suppose pas de date de fin.
Le préfet se base sur l’avis médical pour déclencher une suspension du permis de conduire :
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- Elle devient définitive si les symptômes invalidants persistent.
- Elle peut prendre fin si le conducteur démontre (avec un nouvel avis médical) son aptitude à la conduite.
Parfois, la personne peut de nouveau conduire, avec des conditions strictes ou avec un véhicule adapté. Dans tous les cas, le préfet informe l’automobiliste par courrier.
Est-ce une dénonciation anonyme ?
Sur le papier, vous pouvez signaler vos proches ou vos parents si leur conduite vous paraît trop risquée. Dans ce cas, la préfecture ne divulguera pas votre nom. Cela dit, vous devrez nécessairement signer votre courrier, car l’administration ne traite pas les signalements anonymes. Ce qui n’empêche pas certains internautes d’évoquer une dérive, rappelant la délation pratiquée sous Vichy :
« Ah, la délation, le sport national en France ! Et c’est reparti. Cette fois, la Sécurité routière incite les Français à la délation. Pour moi, ce sera non, sinon je ne pourrais plus me regarder dans une glace, et ce serait dommage. Bonne journée. », commente un lecteur de 20 minutes.