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L’alimentation joue un rôle crucial pour maintenir une santé optimale. Certains adaptent leur régime en choisissant des ingrédients réputés pour améliorer leur bien-être, leur apparence ou leur silhouette. Parmi eux, le kéfir a gagné en popularité ces dernières années. Mais selon l’UFC-Que Choisir, ce produit, souvent vendu comme un aliment miracle, peut coûter jusqu’à trois fois plus cher que d’autres laits fermentés, pourtant tout aussi bénéfiques.
Quelle est la spécificité du kéfir ?
À l’origine, le kéfir est une boisson lactée traditionnelle, consommée depuis des siècles dans les montagnes du Caucase. Par la suite, il s’est répandu en Bulgarie, en Pologne, en Russie et en Turquie. Dès le XIXᵉ siècle, ses vertus pour la santé suscitaient déjà des recherches scientifiques.
Le kéfir est souvent présenté comme un probiotique, riche en oligoéléments et en micro-organismes essentiels au bon fonctionnement du corps. Cette réputation en fait un produit très prisé par les consommateurs en quête de bien-être.
Mais cette image parfaite a attiré l’attention de l’UFC-Que Choisir. En observant le kéfir se démocratiser dans les rayons des grandes surfaces, l’association a décidé d’analyser ce que les marques proposent réellement sous cette appellation prometteuse.
L’UFC-Que Choisir décortique le kéfir
Pour de nombreux amateurs, le kéfir est perçu comme une boisson plus saine que les autres laits fermentés. Il attire une clientèle exigeante, soucieuse de surveiller son poids ou d’améliorer son confort digestif. Toutefois, ce produit a un coût élevé : selon l’UFC-Que Choisir, il faut compter entre 4 et 7 euros par litre, selon les marques. Mais ce prix est-il justifié ?
Les industriels jouent sur les mots
Le problème ne réside pas dans le kéfir traditionnel, dont les bienfaits sont avérés, mais dans les variantes vendues en grande surface. Selon l’UFC-Que Choisir, de nombreuses marques utilisent abusivement le nom de « kéfir » pour commercialiser des produits dont la recette diffère largement.
La version traditionnelle du kéfir repose sur des levures spécifiques, nécessaires pour obtenir ses effets probiotiques. Or, en France, de nombreux industriels l’avouent : ils n’en utilisent pas. Ces marques justifient ce choix en évoquant les goûts des consommateurs, souvent réticents à une boisson lactée légèrement gazeuse et contenant des traces d’alcool.
D’après l’UFC-Que Choisir, ces produits simplifiés n’offrent pas les véritables vertus du kéfir. L’association dénonce donc une démarche marketing destinée à survendre ces bouteilles, qui, selon elle, ne valent guère mieux que des laits fermentés comme le lait ribot ou le leben, disponibles à des prix bien inférieurs.
« En France, aucun règlement n’encadre l’appellation kéfir.« , déclarent les acteurs du secteur interrogés par l’association.
L’UFC-Que Choisir souhaite aller plus loin
Faire payer plus cher aux consommateurs grâce à une appellation floue, pour un produit similaire à un lait fermenté classique ? Cette pratique ne passe pas auprès de l’UFC-Que Choisir. En s’appuyant sur le Code de la consommation, l’association a décidé de signaler ce problème à la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF).
Pour l’instant, la DGCCRF n’a pas encore réagi publiquement à cette demande. Mais l’UFC-Que Choisir espère obtenir des mesures pour encadrer l’usage de l’appellation kéfir et protéger les consommateurs face à ces pratiques commerciales discutables.
Rappelons qu’en octobre dernier, l’association avait déjà démystifié les bienfaits supposés de l’Actimel. En révélant que cette boisson contenait beaucoup de sucre, et autant de calories qu’un soda.