À l’instar de l’affaire Harvey Weinstein, l’affaire autour des abus présumés de Jacques Doillon fait grand bruit. En effet, Judith Godrèche a ouvert la voie à un renouveau du mouvement MeToo. L’actrice a notamment pris la parole lors d’un discours poignant lors de la cérémonie des César. Pour l’ensemble des victimes de Jacques Doillon, un seul mode opératoire. Ce dernier leur aurait fait miroiter la possibilité pour lui de lancer leur carrière professionnelle. Les jeunes femmes se retrouvent alors dans une situation d’emprise. Si ses doléances n’étaient pas exécutées, celle-ci pouvait dire adieu à leur carrière. Ces situations, Hélène et Aurélie Le Roc’h ont décidé de révéler l’ampleur de leur cauchemar. On vous fait le point.
Jacques Doillon : Aurélie Le Roc’h et Hélène s’expriment
Geste courageux qui ne manquera pas de laisser sans voix, Aurélie Le Roc’h et Hélène ont parlé de ce qu’elles auraient subi. Ainsi, c’est auprès de BFMTV ce 6 juillet que les deux femmes ont témoigné. À l’époque, Aurélie Le Roc’h avait 21 ans. Des rêves plein la tête, elle rencontre le réalisateur à succès Jacques Doillon à l’occasion du tournage du film Petits frères. De manière surréaliste, elle explique :
« Il m’a reniflée, il s’est approché de moi, il m’a proposé de faire quelques scènes en figuration puis il a collecté des infos sur mon compte »
Par la suite, elle indique :
« De là, il m’a proposé de m’aider, il m’a donné lui-même son portable et il m’a proposé qu’on se voit dans un café »
Ce qui aurait pu être un rendez-vous en tout bien tout honneur aurait pris une tournure différente. En effet, Jacques Doillon a finalement décidé le lieu de la rencontre. Cette fois-ci, le choix s’est porté sur son domicile… L’actrice témoigne :
« Il me servait bières sur bières, je sentais que je commençais un peu à m’endormir, je ne me sentais pas bien. »
Toutefois, le réalisateur aurait décidé à un moment de lui montrer l’entièreté de son domicile. C’est précisément là que le piège se serait refermé.
« Il ouvre une petite porte, il m’a menée comme à l’abattoir dans un grenier, une impasse. Il m’a coincée pour me violer. On a eu une lutte très très forte, j’ai réussi à m’échapper (…) Je suis sortie de là complètement traumatisée et humiliée » a-t-elle témoigné.
Suite à cet incident, et de retour sur le plateau, c’est l’impensable. Pour une certaine raison, l’ambiance a changé autour d’Aurélie Le Roc’h.
« Il avait certainement parlé à des gens. Les gens ne me regardaient plus, ils m’ont violentée, il y a eu de très gros problèmes derrière (…) Ça a été un tel déchirement de voir l’omerta sur les plateaux de tournage » lance-t-elle
Une double peine innommable qui fait écho à la situation de la deuxième victime, Hélène. À l’époque, elle a 15 ans. Cette dernière sert d’inspiration pour la dernière production de Jacques Doillon en 1995. Dans le but de rendre l’expérience plus réel, il aurait proposé une entrevue avec l’adolescente d’alors. Là aussi, un rendez-vous à son domicile. Au contraire d’Aurélie Le Ro’ch, la situation aurait connu un tournant plus sombre encore :
« Et là, ce qu’il s’est passé, c’est que j’ai très rapidement subi un viol par acte de sodomie »
Aujourd’hui, le réalisateur doit faire face aux plaintes de 4 femmes décrivant le même type de situation. Celle qui a permis cette libération, Judith Godrèche, paraît déterminée à poursuivre le combat jusqu’au bout. Et sur tous les plans.