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Il y a quelques mois, Europe 1 a connu une petite révolution. Autrefois détenue par le groupe Lagardère, la célèbre radio appartient désormais au groupe Bolloré. Le géant des médias détenait déjà C8, CNEWS, CSTAR, Canal+ ou encore Le Journal du Dimanche.
En théorie, ce changement n’a aucun impact sur la ligne éditoriale de la radio. Pourtant, la semaine dernière, une nouvelle a un peu inquiété les auditeurs d’Europe 1. Sophie Davant, en poste depuis septembre dernier sur la station, a dû libérer l’antenne. Et ce, afin que Cyril Hanouna s’installe avec son équipe, pour animer son talk, On marche sur la tête. Une surprise qui a même donné lieu à de terribles rumeurs. Le média justifie cette situation par l’actualité politique exceptionnelle qui secoue le pays. Un encouragement et une bise sur la joue devant les caméras… Et Sophie Davant a dit au revoir à son public. Mais à peine lancé, le programme mené par le trublion de C8 pose déjà un problème…
Europe 1 : un virage à droite qui ne fait aucun doute
Entre l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique et le groupe Bolloré, il y a déjà un historique conséquent. CNEWS en a fait les frais. Mais Cyril Hanouna et la chaîne C8 ont aussi écopé de nombreuses sanctions suite à des incidents ayant eu lieu sur le plateau. Geste déplacé, insulte à un député, fake news énoncées en direct… TPMP ne cesse de défrayer la chronique. Un palmarès inédit, qui grimpe à 7,5 millions d’euros de sanctions. Mais désormais, les outrances de Baba s’exportent sur Europe 1. Flanqué de sa fidèle Géraldine Maillet, de Raymond Aabou ou encore Valérie Benaïm, Cyril Hanouna a lancé On marche sur la tête… Mais ceux qui ont l’habitude de le voir sur le petit écran ne seront pas dépaysés.
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Comme dans Touche pas à mon poste, les personnalités invitées au micro d’Europe entre 16 et 18 h ont tous une couleur politique très claire. Pour la première de l’émission, on pouvait compter sur les diatribes d’Éric Zemmour (Reconquête). Le lendemain, Nicolas Dupont-Aignan (favorable à l’alliance LR et le RN). Et enfin, ce mercredi, c’est le député sortant Julien Odoul (RN) qui avait la parole sur les ondes.
Que dit la loi et que veut l’ARCOM ?
À l’heure des médias d’opinion et des palabres d’éditorialistes, on a tendance à l’oublier… Pourtant, en France, le temps de parole des personnalités politiques est strictement encadré. En particulier dans les semaines qui précèdent les élections. Dans ce contexte, la nouvelle émission d’Europe 1 démarre un peu trop fort. Récemment, le Conseil d’État a demandé à l’Arcom de serrer la vis sur les abus des chaînes de télévision et des stations de radios.
Le gendarme de l’audiovisuel a donc prévenu Europe 1. Afin que le programme de Cyril Hanouna se conforme, à l’avenir, à son obligation de pluralisme. En invitant des candidats de tous bords. Mais aussi afin que les intervenants fassent preuve de « mesure et d’honnêteté » au sujet de « l’actualité électorale ». L’Arcom exige aussi qu’Europe 1 indique des mesures claires pour rétablir la neutralité du média en cette période troublée. Affaire à suivre…