Judith Godrèche va présenter « Moi aussi », un court métrage inédit à Cannes

Après avoir fait ses débuts dans les années 1980, Judith Godrèche a su se bâtir une solide carrière d'actrice. En pleine vague MeToo, elle porte la parole des autres victimes.

Depuis quelques années, le tabou qui entoure les violences sexuelles vacille. De nos jours, on sait que vivre des abus n’a rien de rare. Le phénomène touche des milliers d’enfants. Des femmes et aussi des hommes. Longtemps, ces victimes ont gardé le silence. Honteuses. Mais depuis quelques mois, beaucoup ont commencé à dénoncer. Judith Godrèche a commencé à aborder le sujet durant l’hiver dernier.

Accusant Benoît Jacquot et Jacques Doillon. Depuis, d’autres actrices lui ont emboîté le pas. Comme Isild Le Besco ou Vahina Giocante. Citons également Andréa Bescond, qui s’engage pour contre les violences faites aux femmes et aux enfants depuis des années. En haut lieu, les choses bougent. Les parlementaires viennent de voter la création d’une commission d’enquête sur le milieu audiovisuel. Même si certains redoutent une mesure symbolique, sans réel effet. Car hors des cinémas, les abus continuent. Judith Godrèche le sait, et elle a décidé d’en faire un court-métrage. Ce projet à part fera partie des films en compétition au festival de Cannes.

Judith Godrèche : star du 7ᵉ art à l’ère MeToo ?

Lorsqu’elle a dénoncé les abus subis dans sa jeunesse, l’actrice n’a pas reçu que du soutien. Certains l’accusent de mentir, de retourner sa veste. De chercher à faire la une. Oubliant que son histoire est celle d’une adolescente de 14 ans. Sur laquelle un réalisateur de 39 ans a jeté son dévolu. Dans l’indifférence générale. Judith Godrèche a mis des années avant de comprendre la source de son mal-être. Et en février dernier, elle a lancé un appel à témoignages. Pour aider d’autres victimes à parler. Une initiative qui lui a même valu des menaces.

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Son statut d’icône du mouvement MeToo lui a aussi permis de rencontrer des centaines d’hommes et de femmes. Ayant vécu l’impensable, tout comme elle. Aussi, Judith Godrèche a eu l’idée d’en tirer un court-métrage. D’une durée de 17 minutes, il montre 1000 victimes. Tous ces visages racontent des drames similaires. Et la vedette a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas uniquement de son œuvre. Mais bien d’un projet issu du travail de tous les participants. Le titre ? Moi aussi. La traduction littérale de « Me Too ». En compétition lors du prochain festival de Cannes, ce film devrait faire couler beaucoup d’encre. Et pour cause : depuis quelques jours, une mystérieuse liste circule sous le manteau. Elle contiendrait les noms de dix acteurs très connus et accusés de violences sexuelles. Affaire à suivre.

« Tout à coup, devant moi une foule de victimes, une réalité qui représente la France aussi, tant ces récits surgissent de toutes les origines sociales, de toutes les générations, confie Judith Godrèche. S’est alors posée la question de ce que j’allais en faire. Qu’est-ce qu’on fait quand on est submergée par ce qu’on entend par la quantité de témoignages ? », annonce Judith Godrèche, pour expliquer sa démarche.

 

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