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Depuis son premier mandat, en 2017, et sa réélection en 2022… Le président de la République n’a pas connu une époque tranquille. Après son arrivée à l’Élysée, il a d’abord dû faire faire à la grogne des gilets jaunes. Puis à la colère des Français, parfois réticents aux mesures adoptées pendant la crise sanitaire. Enfin, n’oublions pas les manifestations contre la réforme des retraites. Ou les mobilisations des chercheurs et militants, contre les méga bassines. Emmanuel Macron a même eu droit à des blocus, menés par plusieurs syndicats agricoles.
Toutes ces crises ont fini par écorner son image et sa popularité. Or, depuis plusieurs mois, la France fait face à une nouvelle perspective inquiétante. Le conflit qui a lieu à l’est, entre l’Ukraine et la Russie. En effet, notre pays a pris position contre l’agression du Kremlin. Et 2 ans après le début de cette guerre, Emmanuel Macron envisage d’apporter plus d’aide matérielle, voire militaire à Volodymyr Zelensky. Ce 14 mars à 20 h 10, il a donc décidé de prendre la parole face à Gilles Bouleau et Anne-Sophie Lapix.
Le parallèle présenté par Emmanuel Macron
Alors que les Français n’ont plus connu de conflits en Europe depuis des décennies, les projets du président inquiètent. Certains estiment que notre pays doit faire preuve de fermeté face à la Russie. Mais d’autres redoutent la réponse de Vladimir Poutine. Sûr de lui, Emmanuel Macron a confirmé qu’il pourrait, en cas de nécessité, envoyer des hommes sur le front. À l’est. C’était d’ailleurs la première question posée par les journalistes durant cette entrevue du 14 mars.
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Or, le chef de l’État nous avait habitués à des discours plus construits. En commençant cette interview, il a opté pour une métaphore plutôt bancale. Pour tenter d’expliquer, en simplifiant au maximum, sa stratégie concernant l’appui à l’Ukraine. S’adressant à Anne-Sophie Lapix et Gilles Bouleau, il a voulu faire une analogie entre ces questions complexes liées à nos armées. Et la position des journalistes sur le plateau. On vous laisse avec cette séquence, qui risque encore de coller longtemps à la peau d’Emmanuel Macron.
“Vous êtes assis devant moi… est-ce que vous êtes debout ? », a commencé le chef de l’État, sur un ton plutôt inattendu…
Emmanuel Macron sur l'envoi de troupes occidentales en Ukraine: "On n'est pas dans cette situation-là aujourd'hui" pic.twitter.com/JuNdv0JG4f
— BFMTV (@BFMTV) March 14, 2024
Un accueil mitigé
En clair, ce que le président a expliqué, c’est que la France se réservait la possibilité d’envoyer des troupes en Ukraine à l’avenir. Sans avoir la certitude qu’il faudra aller jusque-là. Si cette réponse a conduit Anne-Sophie Lapix à écarquiller les yeux… Sur la Toile, les internautes ont été moins tendres avec Emmanuel Macron. Comme on pouvait s’y attendre, beaucoup de plaisantins ont détourné cette séquence pour amuser la galerie. Mais dans les rangs de l’opposition, d’autres montrent les dents.
Grâce à Macron, on sait maintenant que lorsqu'on quitte une position assise pour se lever, on est debout.
Il a enfin levé le voile sur l’ambiguïté stratégique de sa pensée.
Ouf !
— Nature & Vie (@IdeeKhon) March 15, 2024
Le député LFI, Bastien Lacaud n’a pas hésité à comparer le chef de l’État à un célèbre espion… Incarné par Jean Dujardin au cinéma…
« Assis, debout. Sketch risible et inquiétant. Macron se rêve face à Poutine comme De Niro face au miroir (…) Mais la guerre nucléaire n’est pas un jeu. La politique internationale est trop sérieuse pour être laissée à OSS117. », tweet l’élu.
Assis, debout. Sketch risible et inquiétant.#Macron se rêve face à Poutine comme De Niro face au miroir dans Taxi Driver: Are you talking to me ?
Mais la guerre nucléaire n'est pas un jeu.
La politique internationale est trop sérieuse pour être laissée à OSS117. #macron20h pic.twitter.com/9AHpmRK1eD— Bastien Lachaud (@LachaudB) March 14, 2024
Autre bord politique, mais même agacement chez Jordan Bardella. Le président du Rassemblement National.
« En prenant la parole sans but précis, Emmanuel Macron utilise en fait le sujet douloureux de la guerre en Ukraine à des fins de politique intérieure, en pleine élection. Cette forme de légèreté, d’irresponsabilité et de cynisme a de quoi inquiéter les Français. », écrit le jeune responsable politique sur X.
En prenant la parole sans but précis, Emmanuel Macron utilise en fait le sujet douloureux de la guerre en Ukraine à des fins de politique intérieure, en pleine élection.
Cette forme de légèreté, d’irresponsabilité et de cynisme a de quoi inquiéter les Français. #Macron20h
— Jordan Bardella (@J_Bardella) March 14, 2024
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Rappelons que ce sujet sensible arrive dans le débat public, à quelques semaines du scrutin. Organisé pour l’élection des eurodéputés. Alors est-ce un engagement auprès des Français ? Ou une opération de communication manquée ? Affaire à suivre…