Afficher les titres Masquer les titres
La sécurité routière était au cœur de l’actualité ce 17 juillet en Seine-et-Marne. La Première ministre, Élisabeth Borne, y a rejoint deux de ses collègues, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention. Ensemble, ils ont participé à un Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) à Matignon.
C’était la première fois depuis 2018 qu’un tel comité se tenait sous la présidence d’un Premier ministre. Élisabeth Borne a dévoilé sa feuille de route intitulée « circuler en sécurité et en sérénité sur les routes de France ». Ce plan d’action se décline en 7 axes majeurs. Lesquels ? On vous révèle tous les détails dans la suite de cet article.
Sécurité routière : un sujet qui nous concerne tous
Qu’est-ce qui motive le gouvernement à se pencher sur la sécurité routière après 5 ans de statu quo ? Nos confrères d’Ouest-France se sont posé cette question et y ont répondu dans un de leurs articles parus le 17 juin dernier.
« Parce qu’il y a eu “une série d’accidents tragiques qui ont profondément marqué, qui ont réinterrogé sujets sur alcoolémie, stupéfiants” et une certaine “stagnation” dans les chiffres des morts et blessés sur les routes », ont-ils écrit, rapportant les explications de l’exécutif.
C’est une conjoncture qui s’inscrit parfaitement dans la visée du gouvernement.
« L’ambition de ce CISR est de porter des mesures protectrices, équilibrées et adaptées aux quotidiens des millions de Français qui partagent les routes de notre pays », indiquent les services d’Élisabeth Borne, présente à Matignon.
Pour ce faire, la feuille de route d’Élisabeth Borne comprend 7 axes et 38 mesures. Toutefois, selon le service de Matignon, les trois piliers de cette politique sont : l’éducation, la prévention et la répression. Quels sont alors ces 7 axes ?
Sécurité routière : les 7 axes du gouvernement
Sans tarder, voici les sept axes de cette stratégie du gouvernement concernant la sécurité routière :
À lire Sécurité routière : les radars auront bientôt vos téléphones à l’œil, voici comment
1. Renforcement de l’éducation du Code
Comme indiqué précédemment, l’éducation est l’un des piliers de cette stratégie de sécurité routière. En effet, le gouvernement veut instaurer « un pré-code de la route ». Une mesure qui vise à intégrer l’apprentissage du Code de la route dans le cursus scolaire. Ce module est accessible gratuitement à tous ceux qui veulent l’apprendre.
2. Renforcer les contrôles d’aptitude à la conduite
Selon la cheffe du gouvernement, il s’agit de « mieux détecter les inaptitudes à la conduite ». Comment ? La Première ministre veut renforcer les examens obligatoires faits par les médecins généralistes. En cas de doute, sur l’aptitude d’une personne à la conduite, son permis pourra être retiré « à titre conservatoire ».
3. Création de l’infraction « homicide routier »
Le terme « d’homicide involontaire par conducteur » va être remplacé par « homicide routier ». Selon Élisabeth Borne, ce nouveau mot exprime plus clairement la responsabilité du conducteur qui cause la mort d’autrui par sa faute ou sa négligence.
Toutefois, ce changement de terminologie n’aurait pas d’impact sur les peines encourues. En effet, c’est juste symbolique et pédagogique.
Conduite sous alcool ou sous stupéfiants: le gouvernement veut mettre en place un "homicide routier" pic.twitter.com/rJ7fZiTXDz
— BFMTV (@BFMTV) July 16, 2023
Les services de la Première ministre précisent même que :
« Toutes les victimes de la route pourront être reconnues sous le vocable d’homicide routier. »
4. Installation de radars sonores
Pour protéger les intervenants routiers, le gouvernement envisage d’installer des « radars d’alerte ». Ces derniers émettront un son pour inciter les automobilistes de s’éloigner d’une zone d’intervention.
À lire Autoroute : à quoi correspond la ligne rouge qu’on aperçoit désormais ?
5. Application de sanctions plus lourdes
Comme nous l’avons dit, la répression est un point clé de cette nouvelle stratégie sur la sécurité routière. Ainsi, le gouvernement veut alourdir les peines pour les comportements les plus dangereux. Selon nos confrères d’Ouest-France, voici à quoi peuvent ressembler les peines.
Si un conducteur se fait flasher pour excès de vitesse a consommé de l’alcool ou des stupéfiants, il se verra :
« Retirer 8 points, son permis pourra être systématiquement suspendu. »
6. Numérisation des permis, vignette et carte verte
Pour simplifier la vie des conducteurs, et éviter la fameuse excuse de l’oubli des papiers à la maison, ce document va bientôt être dématérialisé. Qu’est-ce que cela implique ? Le gouvernement prévoit des applications mobiles pour :
- Connaître son solde de points
- Vendre un véhicule en sécurité
- Dématérialiser le permis de conduire
Gérald Darmanin annonce "la dématérialisation totale du permis de conduire" et la suppression "de la vignette assurance verte" pic.twitter.com/afoqLLDwPn
— BFMTV (@BFMTV) July 17, 2023
D’ailleurs, pour l’année prochaine, la vignette et la carte verte en papier ne seront plus utilisables.
7. Une campagne spécifique outre-mer
L’Hexagone affiche des résultats encourageants en matière de sécurité routière sur le premier semestre de 2023. Hélas, dans les territoires d’outre-mer, le bilan s’assombrit. Par conséquent, le gouvernement envisage de débloquer un fonds spécifique pour la sécurité routière des usagers de la route en outre-mer.
Les controverses autour de la sécurité routière
Pour l’exécutif, ces 7 axes sont donc indispensables pour améliorer la sécurité routière. Cependant, Vincent Julé-Parade, spécialiste en droit du dommage corporel, assure que le gouvernement peut faire mieux.
« Si on veut vraiment faire baisser le nombre de morts sur les routes, il faut oser prendre des mesures impopulaires », affirme l’avocat.
Il entend par « mesures impopulaires » un renforcement de la répression pour sanctionner les comportements à risque sur la route.
À lire Panneau STOP : voici le temps exact d’arrêt à respecter pour éviter une infraction