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Après l’adoption de la réforme des retraites, la cote de popularité d’Emmanuel Macron a légèrement diminué. Pour regagner sa notoriété, il s’attaque au problème des aides sociales et souhaite donner un coup de pouce aux classes moyennes. Pour atteindre cet objectif, le président envisage de réduire les impôts pour les ménages modestes.
Selon son propre discours sur TF1, les ménages dont on parle ici sont ceux qui gagnent entre 1 500 et 2 500 euros net par mois. La manière dont ce projet sera mis en œuvre n’est pas encore décidée. En revanche, d’après un article de Capital publié le 27 mai dernier, la revalorisation de la prime d’activité est une piste envisageable. On vous dit pourquoi.
Moins d’impôts pour les classes moyennes
Lors d’une interview accordée à TF1 le 14 mai dernier, Emmanuel Macron a promis de donner un coup de pouce aux classes moyennes. Le locataire de l’Élysée a précisé que cette réduction d’impôts concernerait les foyers gagnant entre 1 500 et 2 500 euros net par mois.
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Selon nos confrères, environ 16 millions de foyers seraient concernés par ce projet. Avec un budget alloué de 2 milliards d’euros, l’allègement serait de plusieurs centaines d’euros par foyer chaque année. Cependant, la modalité de mise en place de ce projet reste encore floue et nous n’avons pour l’instant que des hypothèses.
« Plutôt que de s’attaquer à nouveau au barème de l’impôt sur le revenu, l’une des pistes envisagées privilégierait une revalorisation de la prime d’activité », peut-on lire dans un article de nos confrères de Capital.
Ainsi, pourquoi la revalorisation de la prime d’activité serait-elle une bonne piste ?
Pourquoi revaloriser la prime d’activité ?
Avant d’aborder pourquoi l’augmentation de la prime d’activité pourrait-elle aider les ménages moyens, découvrons d’abord ce qu’elle est. Selon un article du site gouvernemental Service-Public, la prime d’activité est une aide sociale visant à encourager les travailleurs aux ressources modestes à exercer ou reprendre une activité professionnelle.
Il y a de nombreuses conditions pour obtenir cette allocation. Selon un article du site officiel de la CAF (l’organisme versant l’aide), voici quelques-unes des conditions :
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- Avoir plus de 18 ans
- Habiter en France de façon stable (au moins 9 mois dans l’année)
- Avoir une activité professionnelle ou être indemnisé au titre du chômage partiel ou technique
- Être Français ou citoyen de l’Espace économique européen ou suisse ou avoir un titre de séjour en cours de validité depuis 5 ans minimum
La revalorisation de cette aide est une bonne option pour aider les foyers modestes. Contrairement à l’idée de toucher le barème d’imposition, revaloriser la prime d’activité permet un meilleur ciblage. De plus, l’objectif de cette allocation s’aligne parfaitement avec les projets du président visant le « plein emploi ».
Enfin, la dernière raison pour l’exécutif de revaloriser la prime d’activité est que cette aide souffre actuellement d’un problème. En effet, elle est dégressive au fur et à mesure que le salaire augmente, pénalisant ainsi les bénéficiaires. C’est ce qu’a souligné le média Capital.
Prime d’activité et augmentation de salaire
Pour étayer leur hypothèse, nos confrères ont utilisé le simulateur de la CAF pour déterminer à quel point une augmentation de salaire peut pénaliser les bénéficiaires d’une prime d’activité. Voici leurs conclusions en fonction de la situation familiale de la personne.
« Un célibataire (sans enfant, NDLR) payé 1 747 euros net qui bénéficie d’une augmentation de salaire de 5 % (+88 euros) ne verra ses revenus augmenter que de 54 euros, car sa prime d’activité sera réduite de 34 euros », constatent nos confrères de Capital.
Pour un couple sans enfant gagnant 3 000 euros de salaire net, une hausse de salaire de 5 % devrait leur rapporter 150 euros. Cependant, comme leur prime d’activité est réduite de 56 euros, il ne leur reste plus que 94 euros d’augmentation.
Nos confrères de Capital ont également simulé la hausse de salaire pour un couple avec deux enfants gagnant 3 494 euros de salaires nets. Avec une hausse de salaire de 5 %, ce couple devrait toucher une augmentation de 175 euros. Cependant, en raison de la dégressivité de la prime d’activité, ils ne percevront qu’une augmentation de 27 euros.
« Notre dernier exemple ne conservera ainsi que 15 % de son augmentation », concluent les experts de Capital.
Ainsi, le coup de pouce attendu par Capital serait un changement du système actuel qui pénalise les foyers modestes. Cependant, est-ce que l’exécutif l’entendra de cette oreille ?