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Il y aurait des négociations en cours entre distributeurs et industriels agroalimentaires. Ce qui va, selon Olivia Grégoire, permettre de faire baisser les prix alimentaires en septembre. En outre, il y a également le recul des prix de certaines matières premières.
Une baisse visible à la rentrée
Les chiffres indiquent une accélération de l’inflation en France au mois d’avril pour atteindre 5,9 % sur un an selon l’Insee. Alors qu’en mars, elle était à 5,6 % sur les douze derniers mois.
Cela étant, les prix de nombreuses matières premières agricoles ou de l’énergie sont stables, voire en baisse, depuis mars. Notamment le blé. De ce fait, l’exécutif a invité les supermarchés et leurs fournisseurs à négocier rapidement afin de réajuster leurs prix.
La ministre déléguée du Commerce Olivia Grégoire assure dans l’émission Questions politiques
« qu’à la rentrée, nous aurons une baisse visible » des prix alimentaires.
Toujours selon la ministre déléguée, les industriels qui « ne joueraient pas le jeu » feront l’objet de sanctions.
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Le gouvernement prendra ses responsabilités
Olivia Grégoire et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, poussent pour que les industries agroalimentaires fassent des efforts. La ministre déléguée pense que
« c’est à leur tour de faire des efforts ».
Elle a fait une comparaison avec les énergéticiens. Leurs produits ont fait l’objet d’une taxe après que les prix du gaz et de l’électricité aient augmenté.
« Si les industriels ne jouent pas le jeu, le gouvernement prendra nos responsabilités », déclare Olivia Grégoire.
Elle a évoqué l’hypothèse d’une
« taxation sur les industriels agroalimentaires ».
La ministre déléguée leur donne jusqu’à « avant l’été » pour agir. De son côté, le ministre de l’Économie avait déjà averti les grands industriels.
Jeudi dernier au soir, il a dit sur France 5 n’exclure aucune décision face à ces derniers. Notamment s’ils
« ne répercuteraient pas la baisse des prix de gros sur les prix de détail ».
Tous les ans, les supermarchés et les fournisseurs industriels s’assoient autour d’une table pour négocier les nouvelles conditions d’achat de produits.
Les négociations de 2023 ont pris fin au 1er mars. Ils se sont mis d’accord sur une hausse moyenne d’environ 10 % des prix à payer pour les produits. Au détail, les prix alimentaires ont augmenté de 15,9 % en mars, sur un an.
La grande distribution, prêt à renégocier
Les représentants de la grande distribution semblent avoir bien entendu la demande du gouvernement. Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, dit qu’« il faut renégocier ».
« On voit bien que sur des produits comme le blé ou les transports, leur cours a beaucoup baissé », martèle-t-il.
Selon Anne-Sophie Alsif, les distributeurs sont dans leur rôle en appelant à des renégociations à la baisse.
Parce qu’ils « subissent la baisse de la consommation des ménages ».
L’institut Circana rapporte que les ventes en volume dans les grandes surfaces ont baissé de 5 % au premier trimestre 2023. Par rapport à 2022 à la même période.
« Leur but, c’est de s’assurer de faire du volume, même si le panier moyen baisse légèrement », résume l’économiste.
Quant aux industriels, ils attendent de voir si les baisses sont importantes et durables, selon cette dernière. Dans ce sens, sur BFMTV, Jean-Philippe André se dit prêt à la renégociation :
« Quand il y aura des baisses qui seront avérées ».
Jean-Philippe André est le président de l’Association nationale des industries alimentaires.
De son côté, Jérôme Foucault rappelle qu’ils subissent encore de grosses tensions sur les emballages comme le carton et le plastique. Ce dernier étant le président de l’Association des entreprises de produits alimentaires élaborés.
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Pas de baisse d’ici fin juin
Par ailleurs, la Première ministre Elisabeth Borne souhaiterait que les pourparlers aient lieu dans les semaines qui viennent. En attendant, le gouvernement table sur le trimestre anti-inflation, lancé au milieu du mois de mars.
D’ailleurs, la cheffe du gouvernement avait promis un « point d’étape » mi-juin afin d’évaluer son efficacité. Cette opération est moins ambitieuse que le panier anti-inflation initialement envisagé. En effet, elle repose uniquement sur la bonne volonté des distributeurs.
Ces derniers baissent les prix sur une sélection de produits de leur choix, en rognant sur leurs marges. La Première ministre ne s’attend à voir les prix alimentaires baisser que d’ici fin juin. La Banque de France estime que les prix alimentaires vont ralentir durant la seconde moitié de l’année 2023. Quand un pic aura lieu au deuxième trimestre.