Faux conseillers bancaires : neufs individus condamnés, 700 victimes au total

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, ce vendredi 21 avril, 9 personnes pour escroquerie aux faux conseillers bancaires.

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D’après un article de CNews publié le 1er avril dernier, 9 personnes ont été mises en examen le vendredi 31 mars 2023 à Paris. Cela pour une affaire d’arnaque aux faux conseillers bancaires. Les enquêtes ont permis de déterminer le mode opératoire de l’arnaque. Ce qui a abouti à une condamnation le 21 avril.

Les prévenus étaient jugés pour s’être fait passer pour des employés d’une banque. Il faut savoir que cette escroquerie « au allô » a fait plusieurs victimes entre janvier 2022 et mars 2023. Ainsi, le dommage matériel total s’estimait même à 190 millions d’euros, au départ. Découvrez les détails dans cet article.

Arnaque aux faux conseillers bancaires

L’arnaque aux faux conseillers bancaires débute par un simple coup de fil. Au téléphone, les arnaqueurs se font alors passer pour des agents anti-fraude d’une banque. Pour mettre en confiance la victime, les escrocs lui communiquent des détails sur son compte bancaire.

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Faux conseillers bancaires
Un escroc mal intentionné qui fait un appel téléphonique frauduleux – Crédits photos : iStock

Des détails que seul un vrai personnel de la banque peut détenir. Comment ont-ils eu ces informations ? Un article de RMC publié le 21 avril 2023 a répondu à cette interrogation :

« L’arnaque au cœur du dossier consiste pour les malfaiteurs à se faire passer pour des agents anti-fraude de banque, après avoir acheté sur internet des données personnelles et numéros de cartes bancaires de clients. »

La méthode d’usurpation de numéro a été aussi dévoilée au grand jour. Dans le même article de RMC, on peut lire :

« Ils usurpent le numéro d’appel du service client de la banque grâce à la technique du « spoofing ». »

Avec toutes ces ressources de leur côté, les faux conseillers bancaires demandent à la victime de confirmer des achats en ligne ou des transferts d’argent. Après avoir accepté cette transaction, celle-ci ne se rend même pas compte qu’elle vient de se faire arnaquer.

Les escrocs ont agi en « bande organisée »

Le tribunal considère que les auteurs de l’arnaque aux faux conseillers bancaires avaient agi « en bande organisée ». D’après le président du tribunal, Guillaume Daieff, voici comment se répartissent les tâches :

« Il y a celui qui achète les données bancaires, celui qui appelle les cibles, celui qui achète et fournit les téléphones de travail. »

Il convient de préciser qu’on a retrouvé pas moins de 25 téléphones. Cela ne s’arrête pas là, le président continue son énumération en disant :

  • Celui qui propose les biens à acheter
  • Celui qui fournit les comptes bancaires (qui serviront pour décaisser les fonds dérobés)
  • Ceux qui « louent » les belles voitures pour se déplacer, et les chambres d’hôtel de luxe qui serviront de base « pour bosser »

D’ailleurs, avant l’arrestation des 9 faux conseillers bancaires, ces chambres ont été mises sur écoute. À l’audience, ces enregistrements ont servi comme élément de preuve. Dans ces séquences audio, « on avait entendu comment les victimes se faisaient piéger par la voix mielleuse et le ton professionnel des “allôteurs” », rapportent nos confrères de RMC.

Plus de 700 victimes, dont 37 dédommagées par ces faux conseillers bancaires

L’enquête a permis d’identifier environ 700 victimes de l’arnaque aux faux conseillers bancaires. Parmi elles, l’ancien ministre des Finances, Dominique Strauss-Kahn, qui avait perdu près 25 000 euros en validant un achat dans une boutique Cartier.

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Une somme que les arnaqueurs vont certainement rembourser… ou pas ! En effet, sur les 700 victimes identifiées, le tribunal n’en a retenu que 37.

« Une décision juste, mais un peu désagréable pour plein de particuliers fraudés qui ont eu l’espoir d’obtenir justice », commente à l’issue de l’audience Me Jason Etelbert, avocat des parties civiles.

Faux conseillers bancaires
Un juge qui rend un verdict lors d’une audience de première instance de la Cour de droit et de justice au tribunal – Crédits photos : iStock

C’est aussi une décision qui dégonfle les 190 millions d’euros de préjudice.

Un préjudice de départ « gonflé à l’hélium »

Au départ, le préjudice matériel total de cette affaire d’arnaque aux faux conseillers bancaires valait 190 millions d’euros. À la fin de l’enquête, ce dommage se réduit à 2,6 millions d’euros. Le président rappelle dans son jugement que les avocats de la défense ont annoncé que ce chiffre est « gonflé à l’hélium ».

Le président approuve cette déclaration. En effet, à la fin de l’audience, le nombre de victimes à dédommager est de 37 et le montant des dommages et intérêts est de 190 000 euros. Outre le paiement de cette somme, la condamnation de ces 9 faux conseillers bancaires va de deux ans de prison avec sursis à cinq ans dont quatre ferme.

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