Afficher Masquer le sommaire
Si vous avez l’habitude de suivre le travail d’Élise Lucet dans Cash Investigation, vous avez surement déjà vu ce reportage. On y voit des salariés pressés dans les entrepôts logistiques comme dans les magasins Lidl, par une hiérarchie souvent impitoyable. Ces images datent de 2017. Et lors de leur diffusion, elles avaient fait forte impression dans l’opinion. Depuis, la chaîne semblait avoir fait des efforts, pour mieux gérer son personnel. 5 ans plus, Cash investigation a rouvert le dossier. Et les journalistes de l’équipe ont découvert d’autres plaintes, déposé en Bretagne, contre Lidl. Mais la justice vient d’abandonner les charges contre plusieurs managers, auparavant mis en cause.
Lidl : les méthodes qui ont choqué la France
En creusant à nouveau le sujet, l’équipe d’Élise Lucet a découvert que le premier reportage de 2017 n’avait pas vraiment eu l’effet escompté. Pourtant, il dépeignait, sans aucun filtre, les conditions de travail très dures des employés au stock et dans les points de vente de Lidl. Porte de charges lourdes, management agressif… Déjà à l’époque, un responsable de magasin, poussé à bout par un directeur régional, avait fini par se suicider. Mais l’enquête n’avait pas permis de mettre en évidence la responsabilité de l’entreprise.
Or, d’autres drames ont bien eu lieu en 2020 et 2021. Notamment une directrice de magasin Lidl, salarié par la firme durant 27 ans. Cette mère de famille a fini par mettre fin à ses jours. En laissant un courrier à ses proches, justifiant son geste par une forte pression au travail. Les journalistes de Cash Investigation entre donc rencontrer le veuf de Mme. Lucas. Ainsi que certains de ses anciens collègues. L’équipe a aussi pris connaissance d’un certain nombre de plaintes. Alors qu’elle tournait son second reportage, diffusé la semaine dernière, plusieurs responsables de Lidl étaient placés sous le statut de témoins assistés.
« Ils la traitaient comme une grosse merde. »
En 2021, une responsable de magasin de Lidl s’est suicidée : selon une enquête de l’Inspection du travail, ce geste pouvait être imputé aux méthodes de management de l’enseigne.
📺 #Cash10ans, ce soir à 21h10 pic.twitter.com/y6FGeysuzJ
— CASH INVESTIGATION (@cashinvestigati) March 16, 2023
Le parquet de Saint-Brieuc ne retient aucune charge
Malgré d’autres plaintes, déposées par des salariés Lidl en Bretagne, le parquet n’a retenu aucune charge contre l’enseigne. Pour rappel, ces accusations de discrimination syndicale et de harcèlement moral.
« En l’état, le parquet rend un réquisitoire définitif aux fins de non-lieu total. Estimant qu’il n’existait pas d’indices graves ou concordants justifiant la mise en examen des personnes placées sous le statut de témoins assistés. »
Pour rappel, une enquête avait démarré en 2020, pour faits qui auraient eu lieu dans un point de vente Lidl situé à Ploumagoar. À l’époque, les salariés de la chaîne discount faisaient état d’un climat social dans le magasin. Selon eux, certains responsables n’hésitaient à imposer :
« Une surcharge injustifiée de travail ».
D’autres avaient remonté :
« Des brimades quotidiennes et répétées, jusqu’à l’arrêt de travail. »
Selon certains anciens salariés, il s’agit de méthodes courantes pour faire le tri dans les effectifs. En jouant sur le moral de l’employé, pour le pousser à démissionner. Mais la Justice estime que les faits n’ont pas été suffisamment étayé.
« Faute inexcusable » de Lidl
Dans le reportage diffusé ces deniers jours sur France 2, Élise Lucet et son équipe ont dévoilé que l’enseigne avait déjà fait l’objet de plusieurs condamnations par le passé. Pour « faute inexcusable de l’employeur« . Pour autant, Lidl a, ces deux dernières années, reçu la certification Top Employer en 2021 et 2023. Précisons, tout de même, qu’il s’agit d’un label délivré par un organisme d’audit privé, n’ayant aucun lien avec l’inspection du travail ou une institution publique.