Même s’il a été prévu pour être installé dans tous les foyers, des millions de personnes n’ont pas encore reçu le nouveau compteur connecté Linky. Ce n’est pas cette nouvelle qui va les encourager à ouvrir leur porte à ce dispositif. En effet, il s’avère qu’un million de compteurs électriques sont ravagés chaque année par les fourmis selon Enedis. Le gestionnaire de réseau de distribution d’électricité assure toutefois qu’un technicien sera envoyé pour placer une protection spéciale en cas de panne.
UFC Que-Choisir tire la sonnette d’alarme
Le magazine de défense des consommateurs UFC Que-Choisir a signalé le problème à travers le témoignage d’un usager. Cet habitant de la Loire-Atlantique affirme que ces insectes ont fait disjoncter son compteur Linky. Et ce, alors que celui-ci vient d’être installé par les techniciens d’Enedis.
« Mon coffret de compteur se situe en extérieur au fond du jardin, à 90 m de ma maison. On m’a installé un Linky il y a seulement deux mois. Depuis, il s’est arrêté, nous coupant le courant. En allant voir si je pouvais le réarmer, j’ai eu la surprise de trouver une multitude de fourmis dessus », témoigne Michel.
1 million de compteurs #Linky sont détruits par les fourmis chaque année > https://t.co/QOOfz5aIWf #Linkypanne
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Un compteur qui attire les fourmis
Michel a alors contacté Enedis. Une fois en contact avec l’opératrice de la société, on lui a demandé de vérifier ses informations, mais cela n’a malheureusement rien résolu. Enedis a donc été obligé d’envoyer un technicien vers la résidence.
Une fois sur les lieux, le technicien lui a expliqué que le problème était causé par des fourmis et que cela était assez courant. Il s’avère que ces bestioles sont friandes d’un composant qui se trouve dans les compteurs Linky. Leur présence entraîne toutefois des courts-circuits à répétition.
Un problème récurrent
De l’aveu même du gestionnaire de réseau de distribution d’électricité, près d’un million de compteurs Linky tombent en panne tous les ans à cause du problème lié aux fourmis. Et cela, sur les 34 millions installés en France chaque année. Enedis avait déjà admis au mois de mai 2021 que le problème n’était pas une nouveauté. Entre le mois de mars et septembre, des fourmis se ruent sur plusieurs centaines de milliers de compteurs.
Il y a de l’amidon dans le compteur
Le Canard Enchaîné a interrogé un utilisateur sur le sujet. Ce dernier a expliqué qu’il y a de l’amidon dans le compteur.
« Les circuits à l’intérieur sont recouverts d’une substance à base d’amidon, ce sucre que l’on trouve dans des végétaux. Ça attire les fourmis, elles s’agglutinent, le compteur détecte l’équivalent d’une surtension et provoque la coupure », explique le client après avoir contacté Enedis.
Mac Lesggy tord le cou aux idées reçues concernant le compteur Linky. https://t.co/nlLaWVbmRL
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Bernard Prost, expert Linky chez Enedis pour la zone Auvergne-Rhône-Alpes, a quant à lui essayé de relativiser en affirmant que « dans l’immense majorité des cas, leur présence ne génère pas d’incidents ».
Il a aussi tenté de rassurer les usagers en disant que si un technicien relève un problème de ce type, il changera le dispositif. Ainsi, un nouveau compteur disposant d’une protection spécifique de ses éléments électroniques sera posé afin d’éviter une invasion de fourmis.
Des frais supplémentaires pour les irréductibles
D’après une directive de la Commission européenne, il faudrait qu’Enedis change 80 % des compteurs mécaniques en numérique. L’entreprise en a d’ailleurs remplacé plus de 30 millions dans l’Hexagone, ce qui représente 90 %.
Toutefois, il reste 3,8 millions de foyers qui n’ont pas encore ouvert leurs portes à ces compteurs intelligents. Et ce, malgré leurs avantages évidents. Gageons que ce ne sera pas le risque d’invasion de fourmis qui va les rassurer.
L’installation du compteur Linky n’est cependant pas une obligation. Le tribunal de Bordeaux a conclu qu’Enedis n’a pas autorité à contraindre les usagers à installer les nouveaux compteurs. Le même tribunal a estimé que la Commission européenne n’avait pas un caractère obligatoire.
Néanmoins, ceux qui refusent l’installation de ces nouveaux dispositifs vont avoir de mauvaises surprises. En effet, il est prévu que ces derniers payent un surcoût de 48,80 € par an, à partir du 1er janvier 2023. Cette somme est destinée à couvrir les frais d’envoi d’un technicien à leur adresse pour y faire des relevés, parce qu’avec le nouveau système, cela est envoyé automatiquement au prestataire via le réseau.